Alerte aux pickpockets dans le métro parisien ! Selon les chiffres d'Ile-de-France Mobilités, l'autorité qui gère et organise les transports, les vols à la tire ont en effet augmenté de 59% depuis le début de l'année, et les interpellations pour ce motif ont bondi de 104%. Cette flambée est difficile à expliquer, d'autant que le phénomène est inégal selon les stations de métro ou de RER, A et B.Le nombre de vols a par exemple baissé à Barbès-Rochechouart, la station qui en enregistrait le plus en 2018, alors qu'il a doublé sur la même période à Châtelet-Les Halles, au coeur de Paris, où se trouvent de très nombreuses correspondances. Ce chiffre a même triplé à La Défense, en plein quartier d'affaires. Les bandes de pickpockets, souvent des jeunes filles mineures, sont donc très mobiles, même si elles visent surtout les lignes empruntées par les touristes, comme la 9, qui dessert les Champs-Elysées et la Tour Eiffel.La RATP doit donc déployer au mieux les agents de son Groupe de Protection et de Sécurisation des Réseaux (GPSR), et les équipes de contrôleurs. "L'idée, c'est de réadapter notre dispositif en permanence, c'est-à-dire de regarder au quotidien où les vols ont été commis", indique Stéphane Gouaud, le directeur de la sûreté de la RATP. "On les analyse tous les jours pour repositionner nos équipes au regard de ce qu'on a constaté, pour être au plus proche de ce constat."Des caméras-piétons pour les agents RATPLe nombre de vols à la tire a explosé, certes, mais celui des interpellations également. Leur nombre a doublé depuis le début de l'année. La présidente d'Ile-de-France Mobilités Valérie Pécresse a également annoncé jeudi 14 novembre que toutes les équipes du GPSR, composées d'une dizaine d'agents, seront bientôt équipées d'une caméra-piéton, de type GoPro. 150 caméras seront achetées pour un budget d'environ 1 milllion d'euros.Le dispositif testé depuis 2016 se révèle en effet très satisfaisant, y compris pour éviter les outrages ou les agressions dont sont victimes des agents RATP, selon Valérie Pécresse. "Aujourd'hui, les vidéos publiées sur internet, c'est souvent pour montrer la réaction policière, mais plus rarement pour montrer comment la bagarre et la violence a démarré. Donc on veut mettre les agents de sûreté à égalité avec ceux qui viennent leur faire de la provocation et qui viennent les chercher", explique la présidente d'Ile-de-France Mobilités.Autre renfort promis : les brigades cynophiles. Les chiens sont en effet particulièrement utiles aux agents de la RATP pour faire sortir des rames ou des stations les pickpockets qu'ils ont repérés, avant même que ceux-ci aient pu passer à l'acte. "Sans le chien, c'est pas du tout le même boulot", confirme Gaël, chef d'équipe sur la ligne 9. "Avec un chien, en quelques secondes ils vont sortir alors que sans chien, on va peut-être mettre une demi-heure à leur demander de sortir." Dernière statistique marquante révélée jeudi 14 novemb : le taux d'élucidation des vols dans le métro est deux fois supérieur à celui des vols en pleine rue. De quoi, peut-être, décourager les pickpockets sur le long terme.