Le train plus cher en 2015, le gouvernement défend la hausse
La majoration tarifaire applicable aux tarifs homologués par l’Etat sera effective le 31 décembre 2014, a annoncé vendredi la SNCF dans un communiqué. Les tarifs des billets de train vont augmenter de 2,6% pour les TER et intercités sans réservation. Une augmentation similaire s’appliquera au tarif réglementaire de base "Plein Tarif Loisirs" pour les TGV et intercités à réservation obligatoire (hors toute réduction), c'est-à-dire que ce pourcentage sera la borne haute de l'augmentation des tarifs, détaille la SNCF. La SNCF ne prévoit pas d'augmentation de tarifs en 2015 pour les billets PREM’S, les cartes de réduction et les abonnements "forfaits" et "étudiants, élèves et apprentis".
Christian Broucaret de la fédération nationale des usagers des transports (Fnaut) dénonce une hausse qui n'est pas vraiment un hasard. Selon lui, elle "était un peu anticipée parce qu'à partir du 1er janvier 2015, les régions vont fixer les tarifs des TER et à ce moment-là la SNCF n'aura plus voix au chapitre ".
Cette hausse, plus élevée que l'inflation (0,3%), est aussi critiquée par les usagers. "Rien ne justifie une telle augmentation ", estime Willy Collin, président de l'AVUC, l'association des voyageurs usagers des chemins de fer. "Et puis, ces tarifs augmentent alors que les prestations de la SNCF et la qualité du service diminuent ", souligne-t-il. C'est une hausse "très exagérée ", estime également le député écologiste François De Rugy. "Le train devient cher. Il arrive même que le train soit plus cher que l'avion, ce qui est quand même un comble ", réagit-il.
Le ministère de l'Ecologie défend la hausse
Dans un communiqué publié samedi, le ministère de l'Ecologie, du développement durable et de l'Energie défend la hausse. "Cette hausse de 2,6% s'avère nécessaire à l'amélioration de la qualité du service offert aux voyageurs, car, en 2014, seule la hausse de la TVA avait été répercutée sur le prix des billets ", note-t-il. "La SNCF va ainsi pouvoir poursuivre ses investissements en termes de maintenance, sa priorité, ainsi que ses investissements sur le matériel, les systèmes d'information et la relation clients ".
Pour le député UMP et ancien ministre des Transports Dominique Bussereau au contraire, cette hausse est logique. "Un certain nombre de réseaux de la SNCF sont en déficit structurel, donc ça ne va pas plaire au clients, mais je vois mal comment la SNCF pouvait éviter de le faire (augmenter ses tarifs) ", estime Dominique Bussereau, qui souligne néanmoins que la SNCF devra "compenser par l'amélioration des services si elle veut rester dans le marché ".
Marine Le Pen demande "l'annulation" de la hausse des tarifs. La présidente du FN déplore dans un communiqué : "SNCF: la hausse très lourde des tarifs cache un abandon du service public ". "Cette augmentation se fait au moment-même où la SNCF abandonne de plus en plus visiblement sa mission de service public pour préparer l'ouverture à la concurrence du transport ferroviaire en 2019, sur injonction de l'Union européenne ".
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