Crash du Rio-Paris : Airbus et Air France renvoyés en correctionnelle, la tenue d'un procès encore incertaine
Les deux groupes ont d'ores et déjà annoncé qu'ils allaient se pourvoir en cassation.
Douze ans après le crash du Rio-Paris, l'espoir d'un procès se précise pour les proches des victimes. La cour d'appel de Paris a ordonné, mercredi 12 mai, le renvoi en correctionnelle pour "homicides involontaires" d'Air France et d'Airbus pour leurs responsabilités indirectes dans l'accident qui avait fait 228 morts en 2009.
Cette décision, réclamée par le parquet général et très attendue par les familles, invalide le non-lieu prononcé en 2019 en faveur de la compagnie et du constructeur au terme des investigations. La tenue du procès reste toutefois suspendue aux pourvois en cassation annoncés dans la foulée par les deux groupes. Mais les conditions de recevabilité de ces ultimes recours sont étroites, soulignent plusieurs avocats du dossier.
A l'annonce du délibéré, les proches des victimes présents se sont étreints, en larmes. "A la cérémonie du 1er juin 2021, on pourra enfin dire à nos disparus qu'on est allés au bout de ce qu'on pouvait faire et qu'enfin leur mémoire va être respectée", a déclaré Danièle Lamy; la présidente de l'association Entraide et Solidarité AF447, qui regroupe la majorité des familles des victimes, avec 34 nationalités différentes. Le juge "a compris que quand il y a autant de désaccords, seul un procès public peut permettre de connaître la vérité", a-t-elle ajouté, la voix embuée.
Air France nie toute "faute pénale"
Satisfaction aussi du côté du syndicat national des pilotes de ligne, partie civile : jusqu'ici, "on avait accusé les pilotes et dégagé le constructeur et l'entreprise de toute responsabilité", a souligné un porte-parole.
De leur côté, les avocats d'Airbus ont dénoncé une "décision injustifiée", "en contradiction avec les juges d'instruction qui connaissaient bien le dossier". Air France "maintient qu'elle n'a pas commis de faute pénale à l'origine de cet accident, aussi tragique soit-il", a réagi la compagnie.
Le 1er juin 2009, le vol AF447 reliant Rio de Janeiro à Paris s'était abîmé au milieu de l'Atlantique. Les pilotes, désorientés par une défaillance technique, n'avaient pu rattraper le décrochage de l'A330, entraînant la mort des 216 passagers et des 12 membres de l'équipage. L'épave et les boîtes noires avaient été retrouvées deux ans plus tard, à près de 4 000 m de fond.
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