Air France : la justice oblige les pilotes à travailler plus
Le tribunal d'instance de Bobigny a tranché vendredi 16 octobre dans le litige opposant la direction d'Air France au syndicat de pilotes SNPL sur le plan de restructuration Transform 2015.
La direction d'Air France a gagné judiciairement son bras de fer contre les pilotes. Le tribunal d'instance de Bobigny a tranché vendredi 16 octobre dans le litige opposant la direction d'Air France au SNPL, le syndicat majoritaire chez ses pilotes. La justice oblige les pilotes à appliquer le plan de restructuration Transform 2015 prévoyant notamment une augmentation du temps de travail.
Ce plan Transform 2015 précédait le plan Perform 2020, sur lequel s'affrontent actuellement la direction et les syndicats de la compagnie. Perform 2020 pourrait entraîner 2 900 suppressions de postes d'ici 2017. Transform 2015, signé en 2012, s'est déjà traduit chez Air France par une réduction d'effectifs d'environ 5 500 personnes en trois ans, un gel des salaires et la perte de jours de congés.
Des gains de productivité plus faibles que prévu
La direction reprochait en justice au syndicat de pilotes d'avoir bloqué la mise en œuvre des dernières mesures contenues dans ce plan de restructuration. Selon elle, les pilotes n'ont réalisé que 13% de gains de productivité, alors que l'objectif fixé était de 20%.
Les 4 000 pilotes de la compagnie (8% de l'effectif) ont en effet refusé de travailler "100 heures de vol en plus par an sans majoration de salaire", explique Le Figaro. Le premier syndicat de pilotes (65% des voix de pilotes) estime que les contreparties promises par la compagnie au moment de la signature de l'accord d'entreprise, en 2012, n'ont pas été respectées.
La justice donne raison à la direction
Dans les faits, le juge ordonne l'arbitrage du président d'Air France, Frédéric Gagey, pour mettre fin à la situation de blocage au sein du comité de suivi de Transform.
L'entreprise devrait entamer prochainement des discussions avec le SNPL pour l'application concrète des dernières mesures. La direction "rappelle la nécessité absolue de poursuivre le dialogue social pour se restructurer de manière pérenne et maintenir sa compétitivité face à ses concurrents, condition primordiale pour assurer sa croissance et son développement", ajoute le porte-parole.
L'action en justice avait conduit le SNPL à boycotter tout l'été les négociations sur le nouveau plan, "Perform 2020". L'échec des discussions, acté par la direction fin septembre après moins de deux semaines d'échanges, a entraîné la mise en place d'un "plan B" de réduction d'activité menaçant 2 900 emplois.
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