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Vidéo "Il est urgent qu'Emmanuel Macron enfile son costume de président", exhorte Laurence Saillet

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Article rédigé par franceinfo
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La porte-parole des Républicains appelle, dimanche, le président de la République et le Premier ministre à ouvrir un véritable dialogue avec les "gilets jaunes".

"Il est urgent qu'Emmanuel Macron réagisse, c'est lui qui a les clés" a réagi sur franceinfo dimanche 2 décembre Laurence Saillet.

>>DIRECT. "Gilets jaunes" : après les violences à Paris, le président de la République convoque une réunion d'urgence à l'Elysée

Au lendemain des émeutes et des pillages dans la capitale, en marge de la mobilisation des "gilets jaunes", la porte-parole du parti Les Républicains (LR) a reproché au chef de l'Etat "une attitude de mépris vis-à-vis des Français".

franceinfo : Comment peut-on éviter de revivre une journée comme celle d'hier ?

Laurence Saillet : Il est urgent que le président enfile son costume de président de la République. Il est urgent qu'Emmanuel Macron réagisse, c'est lui qui a les clés. C'est sa responsabilité. Il est nécessaire et essentiel qu'il sorte du déni et même je dirais, souvent d'une attitude de mépris vis-à-vis des Français. Cette semaine, il a pris la parole et aggravé la situation. Alors que les Français faisaient état d'une urgence sociale et économique, il leur a répondu écologie. Il dit "Je vous entends, je vous écoute, mais je ne changerai pas de cap". Il refuse de revenir sur l'augmentation des taxes. Il veut ouvrir un dialogue mais en même temps il en donne la conclusion, il se braque, donc il ferme le dialogue.

Que pensez-vous des dernières déclarations de Christophe Castaner, sur les erreurs de communication et sur l'état d'urgence ?

Il montre deux fois son incompétence. Il pense que c'est un problème de communication alors que c'est un problème de fond parce que c'est la politique qu'ils mènent et qu'ils imposent aux Français qui est problématique et pas leur communication. Ils ont basé tout leur travail politique sur de la comm donc, il pense que c'est un problème de comm. Deuxième chose, nous nous sommes opposés à la levée de l'état d'urgence avec une grande fermeté lorsqu'ils l'ont fait, parce que nous considérons que la France est en guerre et que le risque terroriste est au maximum. Ils nous ont expliqué qu'il ne fallait pas s'inquiéter parce que cette sortie de l'état d'urgence, au contraire, renforçait encore les moyens pour la police et pour la justice. Il faudrait savoir ce qu'ils veulent. Je ne sais pas hier s'il avait toute sa raison, mais comment considère-t-il l'état d'urgence et pourquoi en est-on sorti ?

Une réunion d'urgence a lieu ce dimanche à Matignon. Que faut-il décider en urgence ?

L'arrêt des augmentations des taxes sur le carburant pour faire un geste fort et ouvrir le dialogue. Cette augmentation n'est pas justifiée. On part sur un mensonge, c'est une augmentation de fiscalité parce qu'il n'y a pas eu de diminution de la dépense publique, donc c'est un impôt supplémentaire déguisé en démarche écologique. Il faut sortir de ce mensonge et de ce déni.

Quelle est votre réaction face à ce qui s'est passé hier lors des manifestations ?

Comme beaucoup de Français, je suis choquée, triste, stupéfaite de voir que l'ordre ne peut pas être maintenu en France. Nous condamnons très fermement ces violences et nous soutenons évidemment les forces de l'ordre qui ont été confrontées à une situation absolument dramatique. Elles ont dû se déployer partout et elles sont devenues des cibles, ainsi que les journalistes. Quand on commence à s'attaquer à la police et aux journalistes, c'est qu'on est dans une situation très grave. Les grandes victimes aussi, ce sont les "gilets jaunes" eux-mêmes et ceux qui sont venus manifester pacifiquement dans toute la France. Ces images de violence ont occulté leur message et c'est bien dommage.

À Paris, l'Arc de Triomphe a été vandalisée et le buste de Marianne cassé. Est-ce plus grave lorsqu'on s'attaque à un symbole de la nation ?

Oui, c'est très, très grave. Hier quand j'ai vu les images j'ai pensé que ces casseurs cassaient pour casser. Puis, j'ai entendu que les mêmes revendiquaient cette attaque à la République. C'est encore plus grave parce que ce n'était pas anodin, mais volontaire. Donc, il faut mettre fin à tout ça.

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