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Vidéo d'un manifestant frappé au sol à Paris : le policier filmé porte plainte pour "violences volontaires"

Deux autres policiers ont aussi porté plainte contre le manifestant pour "violences volontaires". Le jeune homme sera jugé prochainement pour "violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Capture écran de la vidéo où un policier frappe un manifestant au sol.  (- / HANDOUT)

Le policier filmé en train de frapper un manifestant à Paris samedi a porté plainte contre ce dernier pour "violences volontaires", a appris lundi 20 janvier franceinfo de source proche de l'enquête. Le manifestant, âgé de 20 ans, sera jugé dans le courant du mois de février par le tribunal correctionnel pour "violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique, rébellion et participation à un groupement formé en vue de commettre des violences et des dégradations", a indiqué le parquet de Paris à franceinfo. En attendant le procès, le manifestant a été placé lundi sous contrôle judiciaire.

Des violences envers le manifestant

Sur plusieurs vidéos circulant sur les réseaux sociaux, on voit le policier donner des coups au jeune homme interpellé alors qu'il est à terre, en marge de la manifestation des "gilets jaunes". Sur ces faits, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique" confiée à l'IGPN.

De son côté, le policier filmé accuse le manifestant de violences et d'avoir empêché une autre interpellation, d'où cette plainte. Il explique par ailleurs que, lors de l'interpellation, le manifestant lui a craché du sang au niveau de la bouche. Selon Stanislas Gaudon, porte-parole du syndicat Alliance, le jeune homme a dit : "J'ai le sida, tu vas crever".

Deux autres policiers ont porté plainte

Deux autres policiers présents samedi et qui accusent le manifestant de violences ont aussi porté plainte. Le jeune homme interpellé est âgé de 20 ans, il est proche des milieux d'ultra gauche, a précisé une source proche de l'enquête. Il a reçu quatre jours d'ITT pour au moins une blessure au cuir chevelu. La garde à vue a été levée ce lundi midi et il va être déféré au parquet, selon une source judiciaire à franceinfo.

Le policier qui dit avoir reçu du sang au visage a été placé sous trithérapie, procédure habituelle dans ce genre de cas, pour éviter une éventuelle infection au VIH. Sur son site, le Sidaction indique que le virus du VIH peut se transmettre lors "de rapports sexuels non protégés en cas de pénétration vaginale, anale ou buccale". La transmission du virus peut aussi se faire "de la mère à l’enfant en cas d’absence de traitement de la mère ou pendant l’allaitement". Troisième cas de transmission, "un contact important avec du sang contaminé lors de partage de matériel d’injection ou en cas d’exposition (pour les soignants)".

Pour finir, le Sidaction rappelle qu'il "est aujourd’hui scientifiquement prouvé que le risque de transmission du VIH d’une personne séropositive avec une charge virale indétectable depuis au moins 6 mois est inexistant. Lorsque la charge virale est détectable, le virus ne se transmet pas systématiquement, mais une personne sous antirétroviraux avec une charge virale indétectable ne peut pas transmettre le VIH".

Sur Twitter, l'association Act Up a dénoncé des "violences policières" et la "sérophobie" : "Alliance-police justifie le fait de tabasser un manifestant parce que cette personne aurait craché du sang sur les forces de l'ordre et dit être séropo... 2020... SHAME !".

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