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"Trop manipulateur", "pour les riches"... À Châteauroux, les "gilets jaunes" n'attendent plus grand-chose d'Emmanuel Macron

Entre résignation et méfiance, les "gilets jaunes" de Châteauroux (Indre) n'ont pas tous les mêmes attentes à l'approche de la conférence de presse d'Emmanuel Macron, jeudi soir.

Article rédigé par franceinfo - Sarah Tuchscherer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des "gilets jaunes" de Châteauroux (Indre), le 19 janvier 2019. (RADIO FRANCE / AURORE RICHARD)

Face à la crise des "gilets jaunes" et après deux mois de grand débat, Emmanuel Macron va présenter ses solutions, jeudi 25 avril. À partir de 18 heures, le chef de l'État va dévoiler les mesures qui relanceront son quinquennat après cinq mois de manifestations hebdomadaires contre sa politique. À Châteauroux, dans l'Indre, les attentes des "gilets jaunes" ne sont pas toutes les mêmes.

Dans ce groupe qui s'est formé tout au long de l'hiver sur les ronds-points de l'agglomération castelroussine, une bonne partie n'écoutera tout simplement pas la conférence d'Emmanuel Macron. "De toutes façons, il est trop manipulateur", estime Nadine.

On voit bien qu'il est pour les riches et pas pour les pauvres, il ne changera pas sa politique.

Nadine

à France Bleu Berry

Cette aide-soignante (et "street-médic" lors de la mobilisation des "gilets jaunes" à Paris le week-end dernier) se dit dégoûtée par la répression du mouvement. Elle n'attend plus rien du chef de l'État si ce n'est sa démission : "Là il va encore nous endormir, donc non je ne crois plus en Macron, c'est fini."

"Il peut y avoir des changements"

Benjamin s'engage aussi comme secouriste sur les manifestations le samedi, mais il "attend de voir ce qu'il va donner comme résultat". Le jeune homme lassé par la violence espère que la parole présidentielle conduira à une sortie de crise pour "qu'on arrête les manifestations bientôt, ce serait bien". Il va écouter, "c'est sûr", parce qu'"il peut y avoir des changements".

Parmi les annonces qu'Emmanuel Macron aurait dû faire la semaine dernière, Sonia salue la suppression de l'ENA. Pour cette conductrice de car, "c'est une bonne chose de transformer l'ENA en quelque chose de plus près du peuple, des gens que l'on croise, et non plus des énarques qui nous représentent".

Sonia gagne 1 400 euros par mois. Elle est moins convaincue par la promesse d'une baisse d'impôt, car "il va perdre de l'argent, donc il faut bien que l'argent il le trouve quelque part". Elle s'interroge donc sur les augmentations que cela pourrait entraîner pour "en fin de compte ne pas avoir plus de pouvoir d'achat".

La forme du discours sera aussi scrutée

Carole, quant à elle, sera aussi attentive à la forme de l'intervention d'Emmanuel Macron : "On a tellement l'habitude de le voir limite injurieux, méprisant. Il y a tout une collection de petits mots aussi bien sortis par lui que par les membres du gouvernement qui ont jeté de l'huile sur le feu."

De la prise de parole du président, elle attend "aujourd'hui de le voir faire un petit peu machine arrière quitte à ce qu'il s'excuse, qu'il dise : 'Là, j'ai été maladroit maintenant je vous ai compris'". Pourtant, si elle "pourrait y être sensible", celle qui a donné rendez-vous à ses amis "gilets jaunes" sur la place de la mairie de Châteauroux "ne sera pas forcément dupe".

Reportage de Sarah Tuchscherer

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