Royaume-Uni : en grève, les gardes de la tour de Londres enfilent des gilets jaunes

Les Beefeaters, célèbres gardes de la tour de Londres (Royaume-Uni), ont troqué, vendredi 21 décembre, leur traditionnel uniforme rouge et or contre des gilets jaunes. Les employés de l'organisme chargé de l'entretien des palais royaux (HRP) ont en effet décidé faire grève, revêtus des gilets de sécurité arborés en France par le mouvement des "gilets jaunes". Pour la première fois en cinquante-cinq ans, les visiteurs de la tour de Londres ont donc été accueillis par des piquets de grève. 

Les manifestants protestaient contre l'introduction d'un système de retraite moins favorable, qui prévoit notamment des cotisations plus importantes de leurs employés, dans un pays où le système de retraite est par capitalisation. "Les plus jeunes employés perdront beaucoup d'argent avec le nouveau plan de retraite", a expliqué à l'AFP Theresa, une des employés de HRP, proche de la retraite.

La grève "ne changera pas la décision" de HRP

Ces employés, qui se disent dévoués à leur tâche et contribuent à l'image de la royauté britannique, évoquent également leurs salaires loin d'être "merveilleux". "Si nous avons accepté de travailler si longtemps [pour ces salaires], c'est parce que le plan de retraite était bon", ajoute-t-elle.

HRP a affirmé avoir déjà "offert une importante compensation et pris des dispositions de transition pour les 11% des employés concernés". "Bien que nous respections pleinement le droit de mener des actions syndicales, cette grève nous déçoit et cela ne changera pas notre décision", a déclaré à l'AFP le directeur général de HRP, John Barnes, qui a souligné que les palais restaient ouverts au public pendant la grève.

Les Beefeaters, au service de la couronne depuis le XVe siècle et surnommés ainsi à cause de la ration de viande de bœuf qu'ils recevaient chaque jour, sont censés protéger les joyaux de la couronne et servent surtout de guides pour les visiteurs, un rôle important, tout comme celui de leurs collègues des autres palais royaux. Soutenus par leurs collègues, ils sont bien décidés à continuer leur mouvement de grève après les fêtes, lors des journées du 28 décembre et du 2 janvier.