Pouvoir d'achat : les périurbains à la peine
Les ruraux et les périurbains sont ceux qui se mobilisent le plus. Ces "gilets jaunes" concentrent toutes les problématiques du moment.
À Trilport, en Seine-et-Marne, beaucoup de pavillons construits à la fin des années 1960. Au numéro 8 d'un lotissement, Laurent Pipaud ne rentre plus du travail en voiture, mais à vélo. Pour cet ouvrier, "démarrer une voiture pour 3 km, c'est user du gazole". Avec ses 1 500 euros par mois, la moindre économie est bonne à prendre. Dans son frigo, pas de viande rouge. "La seule viande qu'on va manger ça va être du jambon ou parfois de la viande blanche", avoue-t-il. Laurent Pipaud défend les "gilets jaunes" et samedi 24 novembre il était à leurs côtés sur les Champs-Élysées, à Paris. Un événement, car pour lui et sa famille, les sorties dans la capitale sont rares. Il raconte que la seule fois où il est allé à la Paris, c’était lors d'un pic de pollution, car tous les transports en commun étaient gratuits.
Un sentiment de déclassement
Un peu plus loin dans le lotissement, Jacques Le Guen est retraité du BTP. Avec son épouse, ils touchent 2 500 euros de retraite. Son pavillon est son seul patrimoine. Aujourd'hui il se sent déclassé. Jean-Michel Morer, maire de Trilport, partage l'inquiétude de ses concitoyens et dénonce l'abandon des territoires périurbains. Il parle d'une "crise identitaire forte". Très inquiets pour leur pouvoir d'achat à quelques semaines de Noël, la plupart des habitants de ce lotissement de Seine-et-Marne continuent de soutenir les "gilets jaunes".
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