Nouvelle mobilisation des "gilets jaunes" : "Il n'y a pas énormément de temps pour adapter un dispositif", affirme un syndicat de police
David Le Bars, secrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale, a réagi aux violences après la mobilisation des "gilets jaunes", dimanche sur franceinfo.
"Il va falloir être honnête : il n'y a pas énormément de marge de manoeuvre, puisqu'il n'y a pas énormément de temps pour adapter un dispositif par rapport à cette nouvelle forme de menace", a affirmé dimanche 2 décembre sur franceinfo David Le Bars, secrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale. Au lendemain des violences en marge de l'acte III de la mobilisation des "gilets jaunes", un nouvel appel à la mobilisation samedi prochain est lancé sur les réseaux sociaux.
"On est mal équipés"
"On ne va pas transformer physiquement, et avec le matériel dont on est équipé, les policiers pour être en situation de faire face à ce qui va se passer samedi prochain", a affirmé le syndicaliste. "On est mal équipé ! Traditionnellement, la police est une institution qui s'est paupérisée. Les unités de maintien de l'ordre ont quand même de l'équipement, mais on voit qu'on est en situation limite en ce qui concerne les armes non létales, certaines munitions, certains moyens dédiés au maintien de l'ordre - et encore, vous avez vu qu'hier, on a dépassé le stade du maintien de l'ordre. On était dans une situation de violence urbaine et de guérilla urbaine qui fait qu'on doit raisonner sur d'autres matériels", a-t-il indiqué.
On ne va pas se retrouver à acheter des moyens, à former des unités pour s'adapter à des situations qui n'ont pas été prises en compte avant
David Le Barssecrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale
Davantage de marge de manoeuvre
D'après David Le Bars, c'est la stratégie qu'il faut adapter avant samedi prochain. "Ça fait deux semaines que les pouvoirs publics imaginent que les "gilets jaunes" vont venir dans un périmètre contrôlé et sécurisé, ce qui est a priori une idée louable et l'intérêt de tout le monde, mais il faut en tirer les conséquences : ils ne viennent pas sur ces périmètres-là. Il faut arrêter d'essayer de les y cantonner", a-t-il expliqué.
"Une fois qu'on tire ce constat-là, on va pouvoir libérer des énergies et des forces pour rendre plus mobile un dispositif et s'adapter à la forme de menace", a indiqué le secrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale. "Je pense qu'on est tous d'accord pour faire le constat que les gens qui sont venus, pour la plupart, pas la majorité, mais une bonne partie, sont venus dans des intentions de casser, ou de faire des démonstrations de force", a affirmé David Le Bars, avant de terminer : "Il faut absolument permettre de donner à la fois de la confiance aux forces de l'ordre, une forme de marge de manoeuvre, d'adaptation pour pouvoir s'adapter à la menace. Sinon on ne répondrait pas à la préoccupation des Français qui ne vont pas comprendre pourquoi Paris est mise à sac par des groupes de pilleurs !".
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