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"Loi anti-casseurs" : le député La France insoumise Ugo Bernalicis dénonce une dérive autoritaire

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Article rédigé par franceinfo
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Invité à réagir jeudi sur franceinfo sur la proposition de loi "anti-casseurs", Ugo Bernalicis, député La France insoumise, a notamment ironisé sur le fait que les casseurs, selon lui, arrangeaient "quand même beaucoup de monde dans ce pays".

Ugo Bernalicis, député La France insoumise du Nord, a assuré jeudi 31 janvier sur franceinfo que la France était "dans une dérive autoritaire" alors que la proposition de loi LR "anti-casseurs" est discutée en ce moment à l'Assemblée nationale. "Il y a des aspects dans cette loi qui sont la caractéristique des régimes autoritaires. Nous sommes dans une dérive autoritaire", affirme-t-il. Cette loi vise, selon le gouvernement, à faire la différence entre les "gilets jaunes" pacifiques et les casseurs auteurs de violences et dégradations lors des manifestations. "C'est 150 à 300 personnes, on les connaît dit le ministre de l'Intérieur", a relevé Ugo Bernalicis.

Si on les connaît, s'ils ont commis des délits qu'ils se sont attaqués à des policiers, qu'ils ont cassé des vitrines, pourquoi ne sont-ils pas poursuivis à l'heure où on parle ?

Ugo Bernalicis

à franceinfo

"La difficulté c'est la volonté politique, assure le député. J'ai l'impression que les casseurs arrangent quand même beaucoup de monde dans ce pays". Selon lui, ce texte "ne va rien changer", car "celui qui casse une vitrine peut déjà être interpellé". Le gouvernement a abandonné l'idée d'un fichier spécifique pour identifier les casseurs : "Ils sont déjà fichés", réplique le député de La France insoumise. "D'ailleurs, les 'gilets jaunes' tout à fait pacifiques sont aussi fichés. Ceux qui sont les interlocuteurs des préfectures sont fichés par le renseignement territorial", assure-t-il.

Un problème d'"escalade" et de "surenchère"

Ugo Bernalicis prône le principe de désescalade : "Il y a un problème d'escalade et de surenchère aujourd'hui dans le maintien de l'ordre, a-t-il expliqué. C'est pourquoi on a proposé d'inscrire dans la loi le principe de désescalade parce ce que c'est le principe qui est poursuivi dans un tas d'autres pays dans le nord de l'Europe qui n'ont pas de LBD." La "désescalade" commence "très clairement" par la fin de l'utilisation des LBD, selon lui. "Il faut saluer le fait que les policiers et les gendarmes agissent de manière extrêmement difficile, de plus en plus difficile de par l'épuisement généralisé", a-t-il tenu à dire.

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