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Les militantes féministes de #NousToutes comptent bien "faire entendre leurs voix" samedi, malgré la mobilisation des "gilets jaunes"

Samedi 24 novembre, des manifestations seront organisées pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles. Mais c'est aussi le jour choisi par les "gilets jaunes" pour une nouvelle journée d'action nationale.

Article rédigé par franceinfo - Céline Delbecque
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Des manifestantes de #NousToutes, lors d'une manifestation organisée à Paris, place de la République, à l'initiative du collectif, le 29 septembre 2018. (DENIS MEYER / HANS LUCAS)

"Il n'y a aucune raison valable pour nous faire taire. Et il n'est pas question que notre manifestation soit relayée au second plan". Cela fait des mois que Madeline Da Silva, adjointe au maire des Lilas (Seine-Saint-Denis), travaille sur l'organisation des marches féministes de #NousToutes, qui auront lieu samedi 24 novembre partout en France, à la veille de la journée contre les violences faites aux femmes. "Ces rassemblements ont pour but de lutter contre les violences sexistes et sexuelles, et ils sont absolument nécessaires", explique l'organisatrice. 

Mais ils risquent d'être concurrencés par la prochaine journée nationale de mobilisation décidée par les "gilets jaunes". De quoi dépiter et inquiéter les militantes, dont certaines réclament aux "gilets jaunes" de changer la date de leur rassemblement. 

Une manifestation annulée à Bourg-en-Bresse

Lola*, l'une des coordinatrices du mouvement, craint ainsi que les blocages des "gilets jaunes" ne rendent la mobilisation plus compliquée pour les militantes de #NousToutes. "Les organisatrices des manifestations régionales sont inquiètes, explique-t-elle à franceinfo. Elles ont peur d'être bloquées sur les routes par les gilets jaunes, de ne pas pouvoir franchir d'éventuels barrages..." Si elle assure "comprendre totalement" le besoin de mobilisation des "gilets jaunes", elle déplore cette "superposition" de manifestations.

La hausse du prix du diesel n'est pas plus importante que les femmes qui meurent tous les trois jours sous les coups de leurs conjoints

Lola*, co-organisatrice des manifestations de #NousToutes

à franceinfo

D'autant que certaines marches #NousToutes ont déjà été annulées. C'est le cas à Bourg-en-Bresse (Ain). "C'est avec une tristesse infinie que nous sommes dans l'obligation d'annuler la marche du 24 novembre à Bourg...", annonce ainsi l'organisatrice sur la page Facebook de l'événement. "Nous ne sommes pas du tout persuadés que les gens pourront accéder au lieu de rassemblement ni même assurer votre sécurité en cas de débordements", justifie-t-elle. 

Capture d'écran du message d'annulation de la manifestation #NousToutes à Bourg-en-Bresse sur le groupe Facebook de l'événement.  (FACEBOOK)

Pas question de créer "un mouvement unitaire"

A Paris, où de nombreux "gilets jaunes" comptent affluer samedi pour marquer leur désaccord contre la hausse du prix des carburants, les difficultés pourraient se cristalliser autour de la place de la Concorde. C'est en effet le lieu évoqué par les "gilets jaunes" pour se rassembler, même si le ministère de l'Intérieur n'est pas de cet avis. Or, la marche parisienne de #NousToutes doit partir de la place voisine de la Madeleine. "Malgré la présence des gilets jaunes, nous ne modifierons pas le trajet de la manifestation à Paris. Et il est également inenvisageable de la décaler ou de l'annuler", assure Madeline Da Silva, qui redoute tout de même "quelques blocages [pouvant] ralentir le cortège".

Malgré ces possibles perturbations, le mouvement des "gilets jaunes" aurait "renforcé la motivation" de certaines participantes aux marches féministes, "plus déterminées" que jamais à défendre les droits des femmes, assurent les organisatrices. "Malgré les événements, nous restons extrêmement motivées pour ces manifestations, insiste Madeline Da Silva. La mobilisation continuera de s'organiser avec passion et nous passerons à l'action. Nous ferons entendre nos voix". Et sa collègue Lola de renchérir : "Nos marches, à Paris et en région, seront sécurisées, déclarées et pacifiques. J'invite les gens à venir marcher avec nous, à ne pas se démotiver et à manifester haut et fort. Et j'appelle les femmes en gilets jaunes à l'enlever pour porter un foulard violet si elles le souhaitent !". 

Pour autant, pas question de créer de "mouvement unitaire" avec les "gilets jaunes" : "Nos combats sont différents. #NousToutes ne veut pas de combat violent et n'est pas en accord avec certains slogans extrêmement sexistes qui ont pu être vus lors des manifestations des gilets jaunes", explique la co-organisatrice. 

* Le prénom a été modifié à la demande de la personne interviewée

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