L'utilisation des lanceurs de balle de défense dans les manifestations "est un choix politique"
Le directeur de recherches au CNRS, Sébastian Roché, incite les pouvoirs publics français à s'inspirer des pays du Nord dans leur approche des manifestations.
Dans le viseur du Défenseur des droits, qui souhaite leur suspension, les lanceurs de balle de défense (LBD), ou flash-ball utilisés par la police ont fait 40 blessés graves lors des dernières manifestations de "gilets jaunes". Pour Sébastian Roché, directeur de recherches au CNRS et invité de franceinfo vendredi 18 janvier, leur utilisation est avant tout "un choix politique".
Dans les pays du Nord, on a une stratégie qui vise à la désescalade, on essaie de mieux connaître les manifestants, leurs objectifs, leurs modes d'action et on va utiliser des outils qui tiennent à distance sans blesser, comme le canon à eau
Sébastian Rochéà franceinfo
Le chercheur a expliqué qu'il doit y avoir "un équilibre entre l'ordre et les libertés". Il a pris l'exemple des pays nordiques, "très attachés aux libertés fondamentales, donc à la liberté de manifester et de revenir indemne. À partir de là, on ne va pas donner aux policiers les outils qu'on leur a donnés en France, notamment les grenades de désencerclement, les lanceurs de balle de défense. On va guider la foule à travers des messages qui sont plus clairs que ceux qu'on est susceptibles de donner en France où quand on tire une fusée éclairante rouge c'est un ordre de dispersion", a poursuivi Sébastian Roché.
Lors des manifestations du 1er mai, "le préfet de police de Paris semblait" s'être inspiré du modèle nordique. "Il y avait eu quelques dégâts matériels mais pas de blessés graves et pas de décès non plus à Paris. Pourtant, il y avait bien des groupes de black blocks agressifs et violents et un cortège pacifique. Donc, on voit qu'il est possible d'utiliser cette technique. Donc, on pourrait faire autrement, mais c'est une décision politique", a conclu Sébastian Roché.
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