"Je n'accuse pas les gilets jaunes" : l'incompréhension d'une députée LREM après l'incendie volontaire de ses deux voitures
La voiture de Jacqueline Dubois et celle de son mari ont été incendiées samedi vers 23 heures devant leur domicile de Vézac, en Dordogne.
La députée LREM de la 4e circonscription de la Dordogne, Jacqueline Dubois, a fait part de son incompréhension, dimanche 9 décembre sur franceinfo, après que son véhicule et celui de son mari ont été incendiés volontairement la veille devant son domicile de Vézac. La députée appelle à faire la part des choses entre ceux qui expriment des revendications "d'une manière paisible" et ceux qui "cherchent à mettre le chaos."
J'ai eu un petit moment de panique parce qu'on ne sait pas comment l'incendie peut se propager
Jacqueline Duboisà franceinfo
Jacqueline Dubois habite à la campagne, dans "un secteur assez isolé". Elle a découvert l'incendie de ses deux véhicules vers 23 heures. "Je m'en suis rendu compte en éteignant la lumière, en me couchant. J'ai vu une lueur à l'extérieur qui filtrait par les volets, a expliqué Jacqueline Dubois. Je dois dire que j'ai eu un petit moment de panique dans un premier temps, parce qu'on ne sait pas comment l'incendie peut se propager. La maison n'est pas très éloignée de l'une des deux voitures."
"Faire la part des choses"
La députée n'a pas vu les personnes qui ont incendié les voitures. Les pompiers sont intervenus rapidement. Si l'incendie volontaire ne fait aucun doute, personne n'a été interpellé pour le moment. Et Jacqueline Dubois appelle à faire la part des choses entre ces agresseurs, et le mouvement des "gilets jaunes", dont elle avait rencontré plus tôt samedi des représentants.
"Je n'accuse pas les gilets jaunes", affirme la députée. Elle insiste : "Il faut vraiment faire la part des choses entre des personnes qui ont des revendications justes et qui les expriment d'une manière paisible, et des gens qui cherchent à mettre le chaos et qui commettent des actes inadmissibles."
Jacqueline Dubois a reçu une délégation de "gilets jaunes" samedi. "Ça s'est très très bien passé, ce sont des personnes formidables qui sont venues vers moi et qui m'ont exposé leurs difficulté. Elles ont fait des revendications qui peuvent être tout à fait justes, et ont proposé que nous travaillions main dans la main", raconte la députée.
"Je ne dégagerai pas"
La députée dit n'avoir pas reçu de menaces les jours précédents, hormis "quelques messages de temps en temps sur Facebook de personnes mécontentes". Elle est surprise après cette agression. "Je suis une personne paisible, je me suis engagée en politique pour que soit proposée une nouvelle voie. Emmanuel Macron me semblait pouvoir porter une nouvelle voie politique, alors peut-être qu'en ce moment il a des difficultés, mais je ne comprends pas qu'on puisse exercer une telle violence, que ce soit à Paris, que ce soit ailleurs."
"Ce sont des menaces, ce sont des pressions, ce sont des messages qui nous disent 'dégagez !', mais moi je ne dégagerai pas, en tout cas le temps de mon mandat, j'assumerai ma fonction", a assuré la députée, qui va déposer plainte dimanche matin.
L'enquête a été confiée à la brigade de recherche de la gendarmerie de Sarlat.
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