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"J'aime pas qu'on touche à mon fauteuil roulant" : un "gilet jaune" paraplégique témoigne après sa bousculade avec des gendarmes

Les visages étant à découvert sur la vidéo, nous avons décidé de ne pas la publier ici.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Capture d'écran d'une vidéo montrant une altercation au péage de Bessan (Hérault), le 9 décembre 2018. (LAURE BISQUER / FACEBOOK)

La vidéo d'un "gilet jaune" en fauteuil roulant a suscité de nombreuses questions et commentaires depuis sa mise en ligne, samedi 8 décembre. Filmée à Bessan (Hérault), sur l'A9, elle montre une bousculade avec les forces de l'ordre qui provoque la chute d'un jeune homme handicapé. Les visages étant à découvert sur la vidéo, nous avons décidé de ne pas la publier ici. "On était sur l'autoroute pour une opération de péage gratuit et les gendarmes nous ont évacués vers le rond-point de l'Intermarché", explique Maxime à franceinfo.

C'est là que les choses dégénèrent, selon lui : "Ils se sont mis en ligne mais j'étais à deux doigts de pisser", développe-t-il. L'homme de 25 ans, paraplégique, a besoin d'une sonde urinaire. "Je leur ai demandé de passer pour aller la chercher dans ma voiture, qui était derrière eux, à une cinquantaine de mètres." 

L'un d'eux m'a répondu que c'était mon problème, que je n'avais qu'à pisser comme tout le monde.

Maxime

à franceinfo

A court de solution, Maxime propose même de passer ses clés à un agent pour qu'il aille chercher l'équipement, mais il essuie un refus – "d'où ma colère et mes insultes, et je m'en excuse". Le jeune homme voit rouge et veut forcer le barrage : "J'étais à deux doigts de me faire dessus, c'est pour ça que j'ai tenté de passer !" La gendarmerie nationale, elle, explique avoir invité cet homme à rejoindre le bas-côté pour sa sécurité, après plusieurs accidents sérieux avec des piétons "au cours des dernières semaines". Elle affirme également que l'homme s'est montré "insultant" et a "refusé de coopérer".

"Je n'ai jamais sorti cette matraque !"

Le fauteuil de Maxime est alors soulevé par les forces de l'ordre et déposé sur le bas-côté. A cet instant, on entend un gendarme dire que le jeune homme "est armé" : "matraque les gars, attention""J'habite seul et j'ai parfois une matraque sur moi pour me défendre, justifie Maxime, notamment le samedi car c'est le gros bordel. Mais je ne l'ai jamais sortie !"

Maxime explique que les gendarmes ont découvert l'arme de catégorie D quand sa sacoche s'est entrouverte dans la confusion. Les forces de l'ordre affirment que le "gilet jaune" a refusé de leur donner cette matraque téléscopique. Une bousculade a en effet débuté entre des manifestants et les gendarmes autour de lui. "Deux-trois gilets jaunes sont venus à ma rescousse pour pas que je me fasse mal", se remémore l'homme en fauteuil roulant, qui finit tout de même par tomber, avant d'être relevé par des manifestants. "Gilet jaune ou pas gilet jaune, je l'ai [la matraque] toujours sur moi", affirme-t-il à la fin de la séquence.

Le fauteuil dont les roues sont bloquées sur un sol irrégulier, bascule entraînant la chute accidentelle. Deux gendarmes tentent de le relever, mais l'intéressé refuse obstinément cette aide.

Gendarmerie nationale

dans un communiqué

Le jeune homme n'a pas été blessé – "deux-trois égratignures, enfin pas grand-chose". Après cette scène filmée à l'insu des protagonistes, "les forces de l'ordre ont finalement accepté qu'un manifestant aille chercher une boîte de sondes dans ma voiture. Je leur ai dit qu'ils auraient pu faire ça dès le départ."

J'aime pas trop qu'on touche le fauteuil.

Maxime

à franceinfo

Un peu plus tard, l'homme subit une nouvelle déconvenue quand il s'aperçoit que son véhicule a disparu. "J'ai passé des tas de coups de fil et je l'ai finalement retrouvé au commissariat de Valras-Plage. Deux amis sont allés le récupérer vers 14 heures. Apparemment, ma voiture était mal garée, mais je n'ai même pas eu de contravention." 

La gendarmerie n'évoque pas cet épisode dans son communiqué. Elle précise par ailleurs que cette personne est "défavorablement connue au plan local ainsi que de la documentation judiciaire". Maxime, lui, assure que le péage est toujours resté pacifique : "On ne crame pas de trucs comme à Narbonne". Ce "gilet jaune" demeure opiniâtre et ne compte pas abandonner le blocage de Bessan. Depuis le 17 novembre, il y a passé toutes ses nuits ou presque – il n'en a manqué que deux. "Hier, je suis arrivé à 20 heures et je suis reparti ce matin à 8h30".

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