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"Gilets jaunes" : "Que ça soit le réveillon, Noël, Pâques, on tiendra tant qu'on n'aura pas ce qu'on veut"

Des Picards passent leur Noël sur un rond-point où ils participent au mouvement des "gilets jaunes", bien déterminés à obtenir davantage de mesures sociales de la part du gouvernement et de l'Elysée.

Article rédigé par franceinfo - Farida Nouar
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les "gilets jaunes" picards à Abbeville, dans la Somme, le 24 décembre 2018. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Ils ne lâchent pas leur rond-point même à Noël. Lundi 24 décembre, des "gilets jaunes" ont décidé de réveillonner sur leur campement. Objectif : montrer qu’ils restent déterminés, même pendant les fêtes. C’est le cas d'une quinzaine de Picards. Ils ont passé la soirée sur le rond-point de l’Oiseau à la sortie de l’A16 près d’Abbeville dans la Somme, en entonnant un chant toute la soirée : "On ne lâche rien."

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Dans leur cabane faite de bois de palettes, ils se rassemblent autour d’une table de récupération, recouverte d’une belle nappe rouge et garnie : "Vous avez des navettes avec du pâté, on a fait des petites tartines avec du fromage blanc et de la persillade dedans", explique cette "gilet jaune". 

"Ce n'est pas un sacrifice"

Et elle l'affirme, pour eux, être ici n'est pas un sacrifice. "Même un soir de Noël, tant qu'on n'aura pas gain de cause, on sera toujours déterminés, le gouvernement doit encore faire des efforts", indique-t-elle. Et des efforts, c’est donner plus d’argent au peuple, estime Agnés, retraitée de 58 ans. Magalie n’a pas de gros moyens mais elle a apporté un poulet pour le repas de fête et elle est venue avec sa fille Léa. L’adolescente est contente de réveillonner ici car elle soutient ses parents dans leur combat : "C'est pour notre avenir, pour gagner plus de sous, pour que les taxes arrêtent d'augmenter", explique-t-elle.

Quand je vois sur ma paye tout ce qui est retiré, c'est énorme. Je ne peux pas dire à ma fille 'viens, va au cinéma', on ne peut pas. C'est dur pour nous

Magalie, "gilet jaune" de la Somme

à franceinfo

Une deuxième famille

À l’extérieur, le brasero réchauffe les corps et les coups de klaxons de solidarité sont appréciés. Certains automobilistes s’arrêtent même pour distribuer des petits cadeaux : "Je ne suis pas le père Noël, j'amène juste des chocolats et je repasserai tout à l'heure quand on aura fini notre petit réveillon en famille, si on n'est pas trop éméchés", déclare un conducteur.

Aujourd'hui, on a eu deux bûches, des huîtres, une bouteille de champagne... Ça fait chaud au cœur

Olivia, "gilet jaune" au chômage

à franceinfo

Olivia, au chômage, s’est recréé un cocon ici : "Tout le monde est solidaire, c'est vrai qu'on est là du matin jusqu'au soir, c'est comme une deuxième famille", ajoute-t-elle. Jean-Luc et Joël ont décoré le sapin posé dans le coin de la cabane, ils ne se voyaient pas réveillonner ailleurs que sur leur rond-point : "On continue. Que ça soit le réveillon, Noël, Pâques, on tiendra, tant qu'on n'aura pas ce qu'on veut, on tiendra. Il a beau dire ce qu'il veut Macron, il ne nous aura pas. Parce qu'ici, ce sont des gens déterminés, parce que faire Noël ici, chapeau !", lancent-t-ils. Et les deux "gilets jaunes" promettent qu’ils seront au même endroit pour le jour de l’an.

Le réveillon des "gilets jaunes" picards sur leur rond-point : le reportage de Farida Nouar

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