"Gilets jaunes" : "Maintenant, on attend des actions concrètes, parce qu'on voit qu'on est écoutés"
David Guin, "gilet jaune" de l'Essonne, a réagi à l'adoption par l'Assemblée nationale des mesures d'urgence du gouvernement censées répondre à la crise.
"C'est peut-être un premier geste, mais ce n'est pas assez. Maintenant, on attend des actions concrètes, parce qu'on voit qu'on est représentés et surtout écoutés", a affirmé vendredi 21 décembre David Guin, "gilet jaune" de l'Essonne. Il a réagi à l'adoption des mesures d'urgence du gouvernement, adoptée par l'Assemblée nationale jeudi.
franceinfo : Les députés ont validé cette nuit les mesures d'urgence. Est-ce une main tendue ?
David Guin : C'est le petit doigt, c'est peu. C'est peut-être un premier geste mais ce n'est pas assez. Quand on parle de prime d'activité, c'était déjà prévu, donc, on attend plus. Ce n'est vraiment qu'une première étape et on est à l'aube des premières demandes. La réalité dans tout ça, la vraie demande, c'est impliquer le peuple au sein des décisions qui sont importantes pour le futur.
Edouard Philippe se rend aujourd'hui en Haute-Vienne pour rencontrer des maires et une délégation de "gilets jaunes". Est-ce une bonne chose ?
Il nous a ouvert le dialogue, à nous les "gilets jaunes" et en particulier à la demande de citoyenneté qui a créé ce mouvement de révolte. Maintenant, on attend des actions concrètes parce qu'on voit qu'on est représentés et surtout écoutés. Ce qui a fait la différence c'est peut-être le nombre de personnes mobilisées sur tout le territoire. Ce déplacement est de bon augure et aussi le fait qu'il aille dans les zones rurales, qu'il se déplace un peu partout en France et qu'il voit la réalité, pas forcément comme monsieur Macron qui a fait son petit tour à travers la France, mais n'a pas écouté.
Certains "gilets jaunes" ont décidé de lever les barrages. Pensez-vous que cela va se généraliser ?
Ils ne partent pas d'eux-mêmes, c'est monsieur Castaner qui les fait partir. Cela se passe dans le calme et cela évitera qu'on dise qu'on est des violents et qu'on casse des choses. Je serai à Paris demain, sur les Champs ou ailleurs. C'est important de battre le sol et de se mobiliser.
Est-ce que le référendum d'initiative populaire divise au sein des "gilets jaunes" ?
Oui et non. Moi je le trouve utile, mais il arrive après notre mouvement. Il serait peut-être temps. Nous, on veut être impliqués dans les décisions. Ce n'est peut-être pas une sortie, mais j'espère que c'est un premier début pour des questions qui sont relativement importantes. Il y a beaucoup de choses. On pourrait peut-être se caler sur un modèle comme la Suisse qui ne donne pas forcément le pouvoir représentatif.
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