"Gilets jaunes" : la justice a-t-elle été particulièrement sévère ?
Les "gilets jaunes" mobilisent la police et la justice depuis le début du mouvement. Ont-ils été jugés de manière plus dure qu’à l’accoutumée ?
Des manifestations non déclarées, des blocages et des violences. Face à la mobilisation inédite des "gilets jaunes", la réponse de l’État a été ferme. Le nombre d’arrestations enregistré bat ainsi des records. Du 17 novembre au 17 décembre, 4 570 personnes ont été placées en garde à vue, d’après le ministère de la Justice. Dans le détail : 1 567 à Paris et 3 003 dans le reste de l’Hexagone, ce qui est du jamais vu pour un mouvement social. En comparaison, sur cinq mois de mobilisation contre la loi travail en 2016, 900 gardes à vue avaient été prononcées.
Des magistrats moins sévères à Paris
La vraie différence tient à la nature du mouvement, sans syndicat ni service d’ordre. De plus, les policiers ont reçu des consignes claires. Cette réponse était-elle proportionnée ? Sur les 4 570 personnes placées en garde à vue, 3 747 ont donné lieu à une réponse pénale. 697 personnes ont été placées en comparutions immédiates, 823 cas ont été classés sans suite. Selon un syndicat de magistrat, la justice n’a pas fait de zèle. Peut-on parler d’une sévérité inédite ? Pour un avocat qui défend plusieurs "gilets jaunes", le recours à la comparution immédiate a fait tendre vers davantage de sévérité. Par ailleurs, les magistrats de Paris ont eu tendance à se montrer plus cléments que ceux du reste du pays.
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