"Gilets jaunes" : la France rejette les accusations de l'ONU sur "l'usage excessif de la force" contre les manifestants
En mars, l'ONU avait demandé à la France "une enquête approfondie" sur les nombreuses accusations de violences policières lors des manifestations. "Le Monde" s'est procuré la réponse de Paris.
C'est une fin de non-recevoir. Le Monde publie, mercredi 24 avril, des extraits de la réponse de la France à l'ONU, qui accusait le gouvernement d'avoir recours à un "usage excessif de la force" lors des manifestations de "gilets jaunes".
En mars, La Haut-commissaire aux droits de l'homme des Nations unies, Michelle Bachelet, avait en effet réclamé à la France une "enquête approfondie" sur les nombreuses accusations de violences policières depuis le début de la mobilisation, le 17 novembre. "Ces manifestations ont été marquées par des violences graves commises par certains manifestants, à l'encontre des forces de l'ordre, des journalistes présents ou d'autres personnes", commencent par se défendre les autorités françaises, en préambule du document.
Il faut également souligner que des propos, inscriptions et agressions à caractère raciste, antisémite ou homophobe ont été constatés au cours ou en marge des mobilisations.
La réponse française adressée à l'ONUdans "Le Monde"
Le document de 21 pages justifie ensuite largement l'utilisation d'armes de force intermédiaires par les forces de l'ordre. L'usage de ces armes "a permis de contenir cette violence sans retenue et d'éviter des morts tant dans les rangs des forces de l'ordre que dans les rangs des émeutiers".
Selon Le Monde, quatre pages sont ensuite consacrées spécifiquement à la défense du LBD, accusé d'avoir mutilé un très grand nombre de manifestants. "En fonction des munitions utilisées, le LBD 40mm est susceptible de causer des lésions importantes si le tir atteint des personnes situées à moins de 3 ou 10 mètres", reconnaît d'abord le document, avant de justifier : "Les policiers ont recours au LBD lorsqu'il est nécessaire de dissuader ou de stopper une personne violente ou dangereuse."
A aucun moment le LBD n'est utilisé à l'encontre de manifestants, même véhéments, si ces derniers ne commettent pas de violences physiques, notamment dirigées contre les forces de l'ordre ou de graves dégradations. Mais alors il ne s'agit plus de manifestants, mais de participants à un attroupement violent et illégal.
La réponse française adressée à l'ONUdans "Le Monde"
"Si des cas de mésusages sont toujours malheureusement possibles, (…) ils ne sauraient remettre en cause l'utilisation régulière de cette arme en cas de nécessité", affirme ensuite le document, avant de conclure : "Tant que les enquêtes en cours n'auront pas abouti, il n'est pas possible de déterminer, à ce jour, si les personnes blessées par des tirs de LBD l'ont été dans une situation justifiant le recours à cette arme".
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