"Gilets jaunes" : "Jupiter, c'est fini, les Français n'en veulent plus", avance Olivier Faure à sa sortie de Matignon
Le premier secrétaire du Parti socialiste était reçu par le Premier ministre, lundi. Il appelle à "un changement de cap" du gouvernement pour sortir de la crise des "gilets jaunes".
Reçu par le Premier ministre lundi 3 décembre, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a expliqué sur franceinfo à sa sortie de Matignon n'avoir eu "aucune réponse concrète" d'Edouard Philippe aux revendications portées par les socialistes, qui demandent notamment au gouvernement de revenir sur la suppression de l'ISF pour retrouver une marge de manœuvre et augmenter le pouvoir d'achat des Français. Selon Olivier Faure, le gouvernement doit changer de méthode et comprendre que "Jupiter, c'est fini", et que "les Français n'en veulent plus".
franceinfo : Edouard Philippe reçoit lundi à Matignon les responsables des partis et forces politiques représentées au Parlement. Que vous a-t-il dit lors de votre rencontre ?
Olivier Faure : On a un Premier ministre qui visiblement prend conscience progressivement de l'ampleur de ce qui se passe aujourd'hui, de la désespérance qu'ils ont créé, du sentiment de mépris qui trouve une réponse dans la rue, avec des Français qui sont exaspérés par cette politique. On sent qu'il y a une prise de conscience, est-ce que ça ira plus loin? Nous n'en savons rien... On a un Premier ministre qui reste très flou et qui ne donne pas de réponse concrète, qui est dans l'écoute, et qui nous dit qu'effectivement il faudra trouver quelque chose, mais nous n'avons eu aucune réponse précise aux revendications que nous portions.
Qu'avez-vous demandé au Premier ministre ?
Nous avons demandé à ce qu'il y ait un changement de cap car ce qui choque profondément les Français, c'est qu'on leur demande de faire des efforts, chaque jour : c'est la pompe, mais c'est aussi les retraités, les fonctionnaires... tous ceux qui depuis un an et demi voient qu'on leur demande de se serrer la ceinture, alors que les plus riches, eux, voient leurs impôts baisser. Le préalable, c'est le changement de cap. Il faut revenir sur la politique fiscale du gouvernement. On ne peut pas demander aux plus pauvres de financer la facture des plus riches. Cela suppose de revenir sur l'ISF et la flat tax, et de retrouver 5 milliards d'euros par an de marge de manœuvre pour l'ensemble des Français et pour le pouvoir d'achat.
Quelle mesure le gouvernement doit-il prendre d'urgence, selon vous ?
Nous avons mis sur la table, comme préalable, un moratoire sur la hausse des taxes en janvier. Ensuite, il faut qu'il y ait une discussion qui naisse dans les régions, dans les départements, et qu'on l'on puisse remettre à plat la politique fiscale, la politique sociale et que nous ayons un changement de méthode. Jupiter, ça doit s'arrêter maintenant, Jupiter c'est fini ! Les Français n'en veulent plus, ils veulent avoir leur mot à dire. Il faut accepter l'idée qu'il doit y avoir une négociation qui démarre. Pas seulement sur la fiscalité écologique, mais plus largement sur la fiscalité et, plus largement encore, sur le pouvoir d'achat des Français.
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