"Gilets jaunes" : "Ils marchent dans les pas de nos aînés qui ont résisté, ils sont des résistants"
Kamel Amriou, du mouvement citoyen des "gilets jaunes", a réagi à la veille de l'acte 5 de la mobilisation. Il affirme que les "gilets jaunes" iront manifester "pacifiquement".
Les "gilets jaunes" sont "des résistants, ils marchent dans les pas de nos aînés qui ont résisté", a affirmé vendredi 14 décembre sur franceinfo Kamel Amriou, du mouvement citoyen des "gilets jaunes", à la veille de l'acte 5 de la mobilisation des "gilets jaunes" et de la grande manifestation prévue à Paris. Kamel Amriou affirme que les "gilets jaunes" iront manifester "pacifiquement". Il estime que "les partis politiques et un certain nombre de syndicats" ne comprennent pas la mobilisation qui "durera également en janvier" parce qu'il y a un "besoin de voir notre société évoluer et de cesser avec ces égoïsmes".
franceinfo : Vous comptez aller manifester en nombre ce samedi ?
Kamel Amriou : Vous avez bien compris que les gens étaient dans une forme de résistance. Ils marchent dans les pas de nos aînés qui ont résisté. Ils sont des résistants. Ils résistent et se battent contre la précarité et l'égoïsme. On n'a pas vocation à représenter l'ensemble des 'gilets jaunes'. Mais on est en accord parfait avec tous ceux qui sont sur ces ronds-points. Depuis quatre semaines, nous donnons rendez-vous à tout le monde place de la République. Nous avons déclaré tous ces rassemblements et les autorisations nous ont été données. Comme on l'a fait depuis le début, pacifiquement, nous serons là-bas. Nous avons réalisé de très belles rencontres avec les gens. On continue, parce que le compte n'y est pas.
Vous entendez les appels à la raison d'Emmanuel Macron qui demande le débat plutôt que les manifestations ?
Nous débattons dans la rue. J'ai débattu avec des gens appartenant au parti de monsieur Macron. L'authenticité, c'est quand même la rue. Ce sont les vrais militants, les vrais résistants. Ce sont eux qu'il faut entendre. C'est peut-être parce que, justement, on ne les a pas suffisamment entendus, qu'aujourd'hui on est surpris de cette mobilisation soutenue par la grande majorité des Français que les partis politiques n'arrivent pas à comprendre et un certain nombre de syndicats également. Il faut tenir compte de cette profondeur réelle qui est prise dans notre pays.
Est-ce que vous espérez qu'il y ait beaucoup de monde après l'attentat de Strasbourg ?
On a exprimé notre soutien aux familles qui ont été affectées. Bien évidemment nous sommes aux côtés de toutes les victimes. Nous sommes tous Strasbourg également. Demain, il y a un particularisme dans cette révolte, c'est celle qui ne correspond pas à cette dictature de la norme que nous avons subie depuis tant d'années. C'est national. C'est une nouvelle forme de prendre le pavé, de monter des revendications. Quand le pays est affecté par quelque chose, on réfléchit. On a attrapé le meurtrier, et c'est tant mieux. Les gens commencent à sortir à Strasbourg. Mais nous continuons la lutte parce que ces luttes ne peuvent pas se terminer comme cela. Les gens sont déterminés. Il se peut qu'avec les fêtes il y ait un peu de relâche. Mais les gens ont décidé d'être dans la rue, et ce n'est pas fini. Et cela durera également en janvier. On doit mener ce nécessaire travail, ce nécessaire besoin de voir notre société évoluer et de cesser avec ces égoïsmes. Tous ceux que vous voyez dans les rues sont de véritables résistants et il y a lieu que tout le monde rejoigne la résistance. C'est très important pour l'avenir de notre pays.
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