"Gilets jaunes" : "Ce qui manque actuellement c'est qu'on soit des millions", Olivier Besancenot appelle à la "grève générale"
Alors que le mouvement des gilets jaunes entre dans sa 17e journée de mobilisation, Olivier Besancenot appelle à une mobilisation générale et dénonce l'attitude du gouvernement.
Au 17e jour de la mobilisation des "gilets jaunes", Olivier Besancenot, membre du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), lance un appel à la "grève générale" lundi 3 décembre sur France Inter. Comparant la situation actuelle à Mai 68, l'ancien candidat à l'élection présidentielle estime que "ce qui manque actuellement c'est qu'on soit des millions au moins une journée", pour donner davantage d'ampleur à la mobilisation.
"Pas que des barricades"
"Il y a un mouvement profond qui reste extrêmement populaire, constate Olivier Besancenot. Pour que ce soit une révolution il faudra être encore beaucoup plus nombreux." Pour lui, c'est "la première fois" samedi à Paris qu'il a "perçu dans l'ambiance, dans l'air, cette détermination extrêmement forte". "Ce n'est pas encore une révolution, mais il y a un petit air d'insurrection", résume-t-il. Samedi, la troisième journée de manifestations organisée depuis le 17 novembre a donné lieu à des violences, qui ont fait 263 blessés, dont 133 à Paris.
Olivier Besancenot, qui souhaite que la mobilisation prenne davantage d'ampleur, a dressé un parallèle avec les évènements de Mai 68 à Paris : "Il n'y avait pas que des barricades, il y avait un mouvement de la jeunesse et il y avait un million de grévistes". "Ce qui manque actuellement, c'est qu'on soit des millions, au moins une journée. C'est l'appel que je voudrais lancer ce matin", ajoute-t-il.
"Qu'il y ait des barricades de temps en temps, ça ne me dérange pas", poursuit Olivier Besancenot, même s'il dit ne pas approuver "la casse pour la casse et les pillages". "Ce n'est pas ça, la révolution", selon lui, même s'il estime "qu'il y a quelque chose d'exaltant dans ce qu'il se passe parce qu'il y a des millions de personnes qui reprennent goût à la politique au bon sens du terme, même si on se passerait bien du degré de tension".
Peut-être qu'on est en train de vivre un événement politique fondateur
Olivier BesancenotFrance Inter
Plus que les "gilets jaunes" ou les casseurs, Olivier Besancenot "condamne" Emmanuel Macron. "Il est responsable de tout ce qui se passe actuellement, du fait qu'il y ait cette mobilisation et du fait qu'elle dure", précise-t-il. Il voit dans le mouvement une "espèce de révolte contre le mépris présidentiel", "un mépris pour toute la classe qui n'est pas celle des premiers de cordée". Olivier Besancenot regrette que le président de la République "ne parle pas". "Il se met en scène. Il est temps qu'il parle et qu'il dise des choses", conclut-il.
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