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Élections européennes : "Nous sommes la seule opposition à la politique qui est menée depuis 30 ans dans ce pays", selon Sébastien Chenu

La ligne du Rassemblement national "fait écho aux revendications des 'gilets jaunes' sur la France des oubliés", affirme samedi sur franceinfo le porte-parole du RN Sébastien Chenu.

Article rédigé par franceinfo
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Sébastien Chenu, député RN du Nord et porte-parole du Rassemblement national, le 3 octobre 2017 à l'Assemblée nationale. (JACQUES DEMARTHON / AFP)

Selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour franceinfo publié vendredi, le Rassemblement national arrive largement en tête des des intentions de vote pour les prochaines élections européennes (24%). En hausse de trois points par rapport au mois de septembre. Invité sur franceinfo samedi 22 décembre, Sébastien Chenu, député RN du Nord et porte-parole du parti, y voit une corrélation avec le mouvement des "gilets jaunes".

franceinfo : d'après ce nouveau sondage, votre parti serait en tête avec 24% d'intentions de vote. Êtes-vous satisfait ?

Sébastien Chenu : Nous restons évidemment prudents, que ce soit quand les sondages sont bons, ou lorsqu'ils le sont moins, nous prenons ça avec réserve, mais également avec une certaine "bienveillance" pour reprendre un terme qui ferait plaisir à Emmanuel Macron. Nous sommes la seule opposition à la politique qui est menée depuis 30 ans dans ce pays. Emmanuel Macron incarne une politique, elle est menée depuis 30 ans dans ce pays. Cette politique, c'est celle de la soumission à l'Europe, celle de l'ultra libéralisme, du mondialisme, et je crois que nous sommes l'exact contraire de cette politique. Ce qui explique probablement qu'une fois que les Français ont compris que la politique qui est menée depuis 30 ans ne fonctionne pas, ils se dirigent vers ceux qui proposent exactement autre chose.

Lors de la précédente étude du même institut en septembre, vous étiez à 21%. Vous avez progressé, au plus fort de la mobilisation des "gilets jaunes". Pourquoi ?

Je crois que c'est la cohérence. Nous défendons depuis longtemps la même chose. Que ce soit au niveau de l'Europe, cette Europe des nations qui protège les Français, leur identité, leur économie, ou que ce soit en politique nationale. Notre ligne est connue de tous, et elle n'a pas varié. Et je pense qu'elle fait écho aux revendications des "gilets jaunes" sur la France des oubliés que Marine Le Pen porte depuis longtemps. Ces territoires abandonnés, cette France périphérique privée de services publics, ça fait écho aux revendications des "gilets jaunes" et je pense qu'effectivement il y a une corrélation. On a entendu pendant des mois de campagne électorale : "Avec Marine Le Pen, ce sera le chaos, attention ! Attention !" Ce qu'on est en train de voir avec Emmanuel Macron, c'est que c'est le chaos, et que les Français souhaitent être protégés dans tous les sens du terme, et que Marine Le Pen, avec son programme et avec sa méthode de gouvernement demain, est capable de protéger les Français.

Pensez-vous que l'immigration reste la préoccupation principale alors que cette mobilisation des "gilets jaunes" semble montrer que c'est l'emploi et le pouvoir d'achat ?

Oui, mais c'est lié. Parce que le phénomène migratoire pousse effectivement à un certain dumping social, les salaires à la baisse, le changement de l'identité d'un pays. Les politiques migratoires abîment le tissu social de notre pays. Tout est lié. Que l'on souhaite défendre le pouvoir d'achat en premier ou lutter contre une politique migratoire, l'ordre a peu d'importance, car de toute façon tout est lié. Rétablir des frontières, rétablir un patriotisme économique, un protectionnisme intelligent, tout ça est lié avec le phénomène migratoire. Le pacte de Marrakech [texte adopté pour renforcer la coopération internationale pour encadrer la migration], les "gilets jaunes" en ont parlé. Lorsqu'ils demandent à être mieux représentés, c'est pour aborder ces sujets-là.

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