Cagnotte pour l'ex-boxeur : "Un geste de bonne foi serait de verser les fonds à des associations de victimes"
Pour le sécrétaire général du syndicat de police SCPN, la cagnotte de soutien à Christophe Dettinger présentait un caractère "infamant" à l'encontre des forces de l'ordre.
Leetchi, plateforme en ligne de collecte de dons, a annoncé, mardi 8 janvier, avoir clos la cagnotte de soutien à Christophe Dettinger, cet ancien boxeur, placé en garde à vue pour avoir frappé des gendarmes lors de l'acte 8 des "gilets jaunes". "Un vrai geste qui montrerait la bonne foi de ce boxeur, ce serait une déclaration, un engagement de verser l'intégralité des fonds à des associations de victimes, quelles qu'elles soient", estime David Le Bars, secrétaire général du SCPN (syndicat des commissaires de la police nationale).
franceinfo : Vous avez été choqué par cette cagnotte pour ce boxeur qui a frappé des gendarmes ?
David Le Bars : La cagnotte présentait un caractère infamant à l'égard des forces de l'ordre, puisque ça constituait un blanc-seing pour commettre des violences et pour qu'elles soient en plus prises en charge par une partie de la population, qui est peut-être sincère. Mais le signal n'est pas bon. Il faut qu'il y ait une plus grande clarté sur l'utilisation des fonds. On peut discuter de la morale qui consiste à ce que certains lui paient les frais de justice, ça me paraît déjà être discutable. Et en tout état de cause, ça ne règle pas le reste de la somme. Un vrai geste qui montrerait la bonne foi de ce boxeur, ce serait une déclaration, un engagement de verser l'intégralité des fonds à des associations de victimes, quelles qu'elles soient. Dans ce cas-là, je pense qu'il y aurait un peu de paix par rapport à ces événements qui sont vraiment hors du commun.
Vous encouragez à des cagnottes en faveur des policiers ?
Ça me paraît parfaitement acceptable à partir du moment où ces cagnottes ne se montent pas dans un état d'esprit de revanche ou de bataille. Moi je fais partie de ceux qui appellent au calme, je l'ai fait dès l'acte 3. Il faut ramener les choses à la raison, arrêter d'imaginer que la crise des "gilets jaunes", c'est un match police vs "gilets jaunes". Ceux qui jouent à cela participent à un jeu très dangereux.
Après les annonces d'Edouard Philippe lundi 7 janvier, votre syndicat dit que la réponse ne doit pas être que sécuritaire, mais qu'il faut une réponse politique pour éviter ce face-à-face dont vous parlez ?
C'est une évidence. On a assisté les uns et les autres aux annonces du Premier ministre. En quelques minutes, côté policiers et gendarmes, on a compris que c'était à nouveau sur nous que reposait la gestion de la crise des "gilets jaunes" pour le samedi suivant, c'est-à-dire l'acte 9. Cette crise des "gilets jaunes", c'est une crise sociale majeure, une crise politique, mais ce n'est pas qu'une crise sécuritaire. la police, la gendarmerie, sera présente pour gérer l'aspect sécuritaire et traiter les nébuleuses, les groupes à risques, les extrémistes. mais ce n'est pas la seule réponse qu'il faut donner aux "gilets jaunes".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.