"C'est le combat de notre vie" : après une pause estivale, les "gilets jaunes" sont de retour dans la rue pour un nouveau samedi d'actions

Sabine est cuisinière, Anne-Sophie avocate, Carole écrit des contes pour enfants, Joëlle est retraitée. Depuis deux ans, les quatre Lilloises sont de toutes les manifestations des "gilets jaunes" et c'est grâce à leur militantisme qu'elles sont devenues amies. Levées très tôt samedi 12 septembre, c'est en covoiturage qu'elles se rendent à Paris pour le défilé de rentrée, après une pause estivale du mouvement. Alors que beaucoup se sont lassés, elles, en revanche, sont toujours prêtes à battre le pavé.

"Ça vaut bien une garde à vue"

"On est minoritaires, estime Anne-Sophie. Je suis très pessimiste sur la levée du peuple parce que le peuple a peur. Sauf que nous, on est fières d'être la minorité qui n'a pas peur de dire que le monde n'est pas juste. Et ça vaut bien une manif. Ça vaut bien une garde à vue, ça vaut bien un coup de gaz."

Quoi qu'il arrive ce samedi dans les rues de la capitale, à Marseille, Nantes où encore Bordeaux où d'autres manifestations sont prévues, pas question d'en rester là pour Carole : "On sait que ça va prendre des années avant que les choses bougent. Mais c'est le combat de notre vie. Les gouvernements, eux, ne fonctionnent pas de cette manière-là parce qu'ils ont une élection tous les cinq ans qu'ils veulent gagner. Mais nous, on a le temps."

Divisées sur le masque

Les quatre Lilloises ont donc ressorti des banderoles qui réclament le RIC [Référendum d'initiative citoyenne], la fin de la précarité, la suppression du Sénat. Sauf qu'entre temps, le Covid-19 est passé par là. Alors, faut il respecter les consignes et les distances ? Porter le masque en défilant ? Il y a débat entre Joëlle, Carole et Sabine. "Masquées, mais pas bâillonnées comme tout le monde, estime Joëlle. Après, bon, il y a à la marge des personnes qui sont contre le masque mais ce n'est pas une majorité."

Il n'y a aucune raison de se focaliser sur le masque, mieux vaut préserver notre santé.

Joëlle, "gilet jaune" lilloise

à franceinfo

"Ça ne fait pas partie du combat des "gilets jaunes" l'anti-masque en particulier", ajoute Carole. "Si, ça peut quand même faire partie pour certaines personnes de la désobéissance, nuance Sabine. Je ne dis pas qu'il faut le faire. Mais ce que je reproche pendant le Covid, c'est d'affoler la population pour qu'elle reste bien tranquille. Par ce masque, certains et certaines se disent muselés."

Et sans doute pour égayer un peu la saison 3 des "gilets jaunes", les quatre amies se sont engagées dans une pièce de théâtre avec d'autres membre du mouvement mais aussi Jean-Marie Bigard et Yvan Le Bolloc'h. Les premières représentations sont prévues en janvier prochain à Lille.