Amiens : menacé de mort pour une caricature d'Eric Drouet, un dessinateur du "Courrier picard" porte plainte
Le dessinateur amiénois Alex a été insulté et menacé de mort sur Facebook.
Le dessinateur amiénois Alex a décidé de porter plainte après avoir été menacé de mort sur les réseaux sociauxl, raconte dimanche 6 janvier France Bleu Picardie. Connu pour ses dessins dans le Courrier picard et d'autres titres de presse régionale, il a reçu ces menaces après la publication le 4 janvier dernier d'une caricature d'Eric Drouet, figure des "gilets jaunes".
#dessin @CourrierPicard et @UnionArdennais du 04.01.2019 : la #chassealaglu inspire #Drouet et #Melenchon ! pic.twitter.com/OAQGB4K0UA
— Alex dessinateur (@Alexdessinateur) 4 janvier 2019
"On peut dire tout ce qu'on veut de mes dessins, on peut aimer ou ne pas aimer... mais j'ai décidé de ne plus accepter les menaces de mort", explique-t-il au micro de France Bleu Picardie.
"Il y a des gens, des journalistes mais d'autres aussi qui se font frapper, démolir", rappelle Alex, inquiet du climat actuel en France et de la haine anti-médias qui prolifère dans la rue lors des manifestations de "gilets jaunes", mais aussi sur internet, devenue "une vraie poubelle", selon lui. "Plus personne ne contrôle rien, c'est très facile de se cacher derrière un avatar et de menacer".
Rien ne justifie de menacer un journaliste ou un dessinateur pour ce qu'il est ou ce qu'il fait
Alex dessinateurFrance Bleu Picardie
Sur le dessin publié vendredi 4 janvier, on voit Eric Drouet, figure emblématique des "gilets jaunes", caricaturé en petit oiseau jaune chassé à la glu et Jean-Luc Mélenchon qui déclare : "Un Drouet jaune barbu complotiste à la cervelle de moineau qui colle à mes idées... fascinant !".
Alex revenait sur le long message publié par le patron de la France Insoumise dans lequel ce dernier déclarait être "fasciné" par le porte-parole des gilets jaunes. Depuis, Alex a reçu plusieurs insultes sur les réseaux sociaux mais également une menace de mort repérée sur Facebook qui l'a poussée à porter plainte.
Cette plainte est aussi une piqûre de rappel, quatre ans après l'attentat de Charlie Hebdo. "On a la chance en France de pouvoir railler un président de la République, de railler l'opposition, alors faisons-le !", insiste Alex.
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