Abandon des péages urbains : "Il n'y pas pas du tout d'adhésion à ce dispositif", affirme Fabienne Keller d'Agir!
Présenté lundi en conseil des ministres, le projet de loi d'orientation des mobilités renonce aux péages urbains. Une décision comprise par Fabienne Keller d'Agir!, car selon elle, "il n'y a pas d'adhésion à ce dispositif."
Le gouvernement a écarté la création de péages urbains du projet de loi d'orientation des mobilités, présenté lundi 26 novembre en conseil des ministres. "En France, il n'y a pas de ville candidate et il n'y a pas du tout d'adhésion à ce dispositif", a expliqué lundi sur franceinfo Fabienne Keller, vice-présidente du parti de droite Agir! et sénatrice du Bas-Rhin.
franceinfo : Regrettez-vous l'abandon de ce projet ?
Je comprends complètement que le gouvernement renonce à cette mesure puisqu'aujourd'hui en France il n'y a pas de ville candidate et il n'y a pas du tout d'adhésion à ce dispositif. Je l'ai étudié à Stockholm et à Londres parce qu'il était prévu qu'il soit inclus dans la loi et donc c'était pour préparer le débat. Dans les deux villes, il y a de l'adhésion, de la compréhension du dispositif, qui est un tarif de congestion, ce n'est pas un péage qui se paie tout le temps, c'est un montant qui se paie quand la ville est saturée.
Aucun maire ne veut se lancer dans ce projet ?
C'est un sujet difficile, perçu comme un obstacle. A Stockholm et à Londres cela a fait l'objet d'un très fort débat et d'un référendum avant la mise en application. Je crois que la tension que l'on vit aujourd'hui entre les Français ne permet pas ce débat qui avait eu lieu, il y a une dizaine d'années, dans le cadre du Grenelle de Jean-Louis Borloo. Aujourd'hui, il faut au contraire dialoguer avec ces Français qui sont dépendants en général du niveau du pétrole.
C'est un renoncement face au mouvement des "gilets jaunes" ?
Je crois que c'est un principe de réalité, il faut répondre à une difficulté très forte exprimée par les Français. Il y a une forme de prise de conscience du gouvernement de la dépendance d'une grande partie des Français aux prix du baril. Donc, il est très important que la politique des transports cible ces Français qui sont dépendants du prix du pétrole. C'est-à-dire que si les prix continuent à monter, ils seront en très grande difficulté.
Comment réduit-on les bouchons et améliore-t-on la qualité de l'air ?
C'est tout le débat et j'ai été frappée que les "gilets jaunes" adhèrent à l'objectif environnemental. Il n'y a pas eu de mots contre le fait que ce n'était pas important. Je crois que ça ne peut se faire que par adhésion, discussion. Il faut prendre en compte la situation des personnes, celles qui sont coincées, qui n'ont pas d'autre choix que la voiture. Il faut leur offrir des alternatives. Pour ma part, je crois beaucoup au chaînage des transports, faciliter l'accès à des gares qui permettent de rejoindre des centres urbains.
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