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En froid avec la SNCF, le Nord-Pas-de-Calais gèle ses aides

La région Nord-Pas-de-Calais a décidé de geler 110 millions d'euros de subvention pour dénoncer la réduction des horaires d'ouverture de certains guichets dans les gares. Et ce n'est pas la première fois que la compagnie ferroviaire doit faire face à la grogne des régions qui contribuent financièrement à l'exploitation des TER et ne sont pas toujours satisfaites du service, au final.
Article rédigé par Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Sébastien Jarry Maxppp)

Après la région Midi-Pyrénées la
semaine dernière, le Nord-Pas-de-Calais a décidé de prendre des mesures de
rétorsion contre la SNCF. Elle suspend sa participation financière prévue par la convention  avec la société du rail pour l'exploitation des TER,
les trains express régionaux.

A l'origine de cette décision, un désaccord
avec la compagnie ferroviaire qui a décidé la réduction des heures d'ouverture
des guichets dans une douzaine de gares de la région depuis le 1er février.
La SNCF explique cette baisse de la présence des agents en gare par une
augmentation des abonnements au TER et par l'utilisation grandissante d'Internet
pour la réservation des billets grandes lignes.

 "Nous trouvons que nous payons assez cher pour que soit introduite une notion d'intérêt public"

Sauf que la région estime au
contraire que le préjudice pour les usagers est réel et que le "service" est désormais "illisible". Alain Wacheux, le vice-président
régional chargé du dossier,  ajoute que
si les gares se vident de leurs agents, cela risque de "faire fuir, non
seulement les clients habituels, mais aussi les nouveaux clients potentiels",
à l'heure où la Région fait la promotion des transports en communs. "Nous
trouvons que nous payons assez cher pour que soit introduite une notion d'intérêt
public", ajoute-t-il.

Le Nord/Pas-de-Calais débourse en
effet 250 millions d'euros chaque année au titre de sa contribution pour l'exploitation
des TER. La région, qui s'inquiète aussi d'une possible réduction des TGV
reliant Paris à Arras, a donc décidé de geler ses deux premiers acomptes trimestriels
à la SNCF, soit 110 millions au total, et a demandé à auditionner le patron du
rail, Guillaume Pépy.  

D'autres régions demandent des comptes 

La semaine dernière, c'est la région Midi-Pyrénées qui décidait de couper les vannes. Depuis sept ans, la région a financé un plan rail
unique en France pour rénover les voies et les systèmes de sécurité. Plusieurs centaines de millions d'euros  avec pour résultat des trains en retards, supprimés ou bondés.

En Picradie, la SNCF va devoir verser un million d'euros à la région pour non respect du cahier des charges l'an dernier. Ces pénalités sont dûes "à 90% pour suppression de trains et à 10% pour non-respect d'objectifs de qualité", expliquait la semaine dernière le directeur régional de la compagnie sur France Info.

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