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"J'éprouve un certain dégoût" : le fils d'un employé qui s'est suicidé déplore les propos de l'ancien PDG de France Télécom

Didier Lombard s'est exprimé ce mardi devant le tribunal correctionnel de Paris. Il ne se considère pas responsable des suicides au sein de son entreprise, ce qui n'est pas une surprise pour Raphaël Louvradoux, le fils d'un employé, décédé en 2011.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'ex-PDG de France Télécom Didier Lombard arrive au tribunal de Paris, le 7 mai 2019.  (THOMAS PADILLA / MAXPPP)

"Je ne suis pas surpris mais j'éprouve quand même un certain dégoût à l'égard de ce qu'il vient de dire", réagit Raphaël Louvradoux, le fils d'un employé de France Télécom qui s'est immolé par le feu en avril 2011 sur un site à Mérignac en Gironde.

Au deuxième jour de son procès pour "harcèlement moral", mardi 7 mai à Paris, l'ex-PDG de France Télécom, Didier Lombard, a nié toute responsabilité, dix ans après la vague de suicides qui a frappé l'entreprise. Il a juste exprimé une "profonde et sincère tristesse".

"Il a même dit qu'on avait gonflé les chiffres"

Raphaël Louvradoux s'attendait à ce que l'ancien dirigeant se défausse de toute responsabilité, "que ce soit la faute de la privatisation, des transformations contraintes, des médias qui en en parlant ont augmenté le nombre de suicides au final", énumère-t-il. "Il a même dit qu'on avait gonflé les chiffres artificiellement", souligne-t-il, amer. Didier Lombard soutient en effet que France Télécom n'a pas traversé une "crise sociale" mais une "crise médiatique".

Il estime cohérente la façon d'agir et de parler de l'ancien dirigeant avec la manière qu'il a eu de se comporter jusqu'ici. "Il s'est même permis une ou deux fois de faire des blagues", raconte-t-il, désabusé. "Je pense qu'il croit fondamentalement qu'il n'avait aucune prise sur ce qui s'est passé et qu'il n'avait aucune responsabilité", conclut le jeune homme.

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