: Vidéo A Gennevilliers, les salariés de Geodis en grève pour leurs salaires

“Je suis là parce qu'on a faim.” À Gennevilliers, la tension monte au sein des salariés de l’entrepôt Geodis. Les employés sont en grève depuis presque 12 jours, et demandent une augmentation de leurs salaires. “Malgré la pénibilité du travail, malgré les bas salaires, l'entreprise a continué à dégager beaucoup de bénéfices. L'année dernière, en 2021, ils ont dégagé plus de 948 millions de bénéfices. C'est colossal, c'est considérable. Et en même temps, on a des dirigeants qui touchent quasiment 300 000 euros de primes d'objectif. Mais le salarié, il a quoi ?”, dénonce Mouloud, élu CGT et secrétaire du syndicat Géodis Calberson IDF.

“Ça fait 10 ans, et le salaire a jamais bougé”

“On travaille pour gagner notre vie. Eux, quand ils se réveillent le matin, le frigo, il est rempli, les enfants, ils les déposent à l'école en voiture. Ils ont bien déjeuné. Mais est-ce que nos enfants, ils ont déjeuné avant d'aller à l'école?”, souffle Djibril, manutentionnaire. “Tout a augmenté, on n'arrive pas à s'en sortir. Et tous les mois, vous voyez les salariés, tous les mois ils demandent des acomptes. Le salaire, il rentre le 30. Le 5, le 6, ils demandent des acomptes”, décrit Hassan, élu CGT et également manutentionnaire.

Les revendications des salariés sont “150 euros d'augmentation pour tout le monde, 100 euros pour les bas salaires, et surtout les 1000 euros pour la fin d'année”, explique Mouloud. Le groupe Geodis, contacté par Brut., a répondu: “Les décisions qui concernent les hausses de salaire générales se font dans le cadre légal des négociations annuelles obligatoires. Les prochaines auront lieu début janvier 2023. (...) La CGT a refusé de se joindre à la réunion de fixation du calendrier. En septembre 2022, les salariés de la plateforme de tri de Gennevilliers ont touché ‘une prime de partage de la valeur’ de 450 €, majorée d'un complément spécifique à Gennevilliers (200 euros). (...)”