Grève chez TotalEnergies : à la raffinerie de Feyzin, la mobilisation continue pour "enfoncer le clou"
Le mouvement pour la revalorisation des salaires entamé mardi ne devait durer que trois jours mais il a été prolongé dans la plupart des sites du groupe. La CGT se félicite d'une grève avec un fort "impact". Exemple à Feyzin.
Les drapeaux CGT flottent depuis mardi à l'entrée de la raffinerie de Feyzin (Rhône) située en bordure d'autoroute A7. Des grévistes persévérants tiennent le piquet comme David Martins-FIlipe. Dans son service des expéditions, l'activité est au point mort, vendredi 30 septembre : "Aucune sortie, aucune entrée de produits dans toute la raffinerie." Et cela n'a rien de négligeable : '"200 à 250 camions par jour, sans compter les péniches, les wagons qui ne rentrent plus et qui ne sortent plus".
Le mouvement touche la plupart des raffineries du groupe pétrolier. Sur chaque site concerné, la grève, qui devait prendre fin ce jeudi, a été reconduite. Au cœur des revendications : la prise en compte de l'inflation dans les salaires des ouvriers.
Après 22 ans de carrière, David Martins-Filipe touche 2 200 euros environ par mois, primes de nuit comprises. Son syndicat, la CGT, réclame pour tous une revalorisation à hauteur de 10%, le gel des embauches et un plan massif d'investissement. TotalEnergies en a largement les moyens, appuie son collègue Sébastien Saliba : "Pour rappel, Total a annoncé pendant ce mouvement de grève que 2,62 milliards de dollars vont être reversés aux actionnaires, en plus de ce qui était prévu pour cette année".
Six raffineries sur huit à l'arrêt
À chaque relève en trois huit, les équipes de Feyzin votent pour ou contre la reconduite du mouvement. Elles étaient encore 70% à faire grève ce vendredi. "En France, nous avons six raffineries, il n'y en que deux qui tournent actuellement. Et cela fait très, très, très longtemps qu'on n'a pas eu ce niveau d'impact, affirme Afonso Pedro, élu CGT à Feyzin. Les salariés en sont conscients et ne veulent pas baisser les bras. Au contraire, ils veulent continuer à enfoncer le clou."
Malgré la grève qui dure, la direction de la raffinerie assure qu'il n'y a pas de manque de carburant grâce aux stocks constitués par TotalÉnergie et grâce aux imports de l'étranger qui ont été accélérés.
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