Soldes d'été : avec l'inflation, "il est très difficile de savoir comment les clients vont réagir", prévient l’Alliance du commerce
Alors que les soldes d'été débutent mercredi, accorder de gros rabais va être difficile pour les commerçants indépendants "à l'heure où les coûts de production et de transport augmentent et au moment où ils doivent rembourser leur prêt garanti par l'État", observe le directeur général de l'Alliance du commerce.
"Il est très difficile de savoir comment les clients vont réagir" en cette période d'inflation, a déclaré mercredi 22 juin sur franceinfo Yohann Petiot, directeur général de l'Alliance du commerce, qui fédère grands magasins et enseignes de mode. Les soldes d'été commencent mercredi jusqu’au mardi 19 juillet.
>> Soldes d'été 2022 : avec l'inflation, est-ce le moment pour faire de bonnes affaires ?
franceinfo : Pensez-vous que les clients seront au rendez-vous dans les magasins ?
Yohann Petiot : C'est un moment extrêmement important mais il est très difficile de savoir comment les clients vont réagir dans ce moment incertain. Soyons optimistes. On sait que les Français dans cette période d'inflation recherchent les bonnes affaires et les soldes seront l'occasion d'en faire.
Les commerçants estiment que les soldes ont lieu trop tôt et qu'il est difficile de faire de gros rabais. Partagez-vous cet avis ?
Sur la date des soldes, c'est un débat que nous avons tous les ans depuis deux ans. Il est très difficile de trouver une date qui fasse consensus au sein de tous les commerçants. On a besoin de visibilité et de stabilité, donc ne touchons pas trop à la date. Sur le deuxième point, je suis totalement d'accord avec les commerçants indépendants. Les commerçants doivent essayer d'accorder un juste prix à leurs clients et de l'autre côté ils doivent essayer de préserver leur marge, leur rentabilité, à l'heure où les coûts de production et de transport augmentent et au moment où ils doivent rembourser leur prêt garanti par l'État.
Les consommateurs attendent-ils encore les soldes ?
On sait que les périodes d'inflation sont traditionnellement assez défavorables à notre secteur, les Français sont obligés de faire des arbitrages de consommation. Très souvent, et c'est normal, ils vont vers l'alimentaire, les dépenses de santé et d'énergie, et doivent rogner sur les dépenses plaisirs. Les soldes sont vraiment l'occasion de se faire plaisir.
Le télétravail a-t-il eu un impact ?
Bien sûr, nous avons une baisse de trafic extrêmement forte en magasin depuis le début de la crise. C'est un vrai changement d'habitude de consommation qu'on observe. Internet reste un canal extrêmement fort, il représente un peu moins que ce que nous avons pu faire pendant la crise mais il reste puissant. Il faut que tous les commerçants s'habituent à ces changements de consommation.
Faut-il un coup de pouce en termes de pouvoir d'achat ?
Nous avons demandé au gouvernement un coup de pouce au pouvoir d'achat pour la rentrée, pourquoi pas à travers la prime de rentrée scolaire qui est une aide vraiment utile aux familles.
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