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Société Générale : la lumière sur l’opacité du monde de la finance ?

Hier le procureur a révélé que le marché des dérivés Eurex, sur lequel Kerviel avait pris d'importantes positions, avait alerté la Société générale en novembre dernier des agissements du trader, qui aurait alors produit un faux document censé attester de la couverture du risque…
Article rédigé par franceinfo
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Les syndicats de la Société générale, sous le choc dénoncent les "failles" du système de contrôle et mettent en cause "l'opacité" des salles de marché de la banque. "Cette affaire, ainsi que la crise liée aux subprimes, démontrent que l'opacité qui règne sur les marchés financiers, que nous dénonçons depuis longtemps, ne peut plus durer", soulignent les syndicats CFDT, CFTC, FO, CGT et SNB de la Société Générale.

La SGCIB (10.000 salariés dans le monde dont la moitié en France) fonctionne comme "un Etat dans l'Etat: on ne sait pas ce qui s'y passe", affirme Alain Treviglio (CFDT). Michel Origier (SNB) parle d'"une caste à part, maîtrisant des techniques extrêmement sophistiquées, que même le service d'inspection interne peut avoir du mal à contrôler".

Ceux qui contrôlent ambitionnent souvent de devenir traders, le "top du top". Les contrôleurs "doivent donc évaluer des gens dont ils aimeraient bien qu'ils deviennent leurs futurs employeurs" ce qui "incite à ne pas se montrer trop insistants", explique Olivier Godechot, chercheur au CNRS, dans L'Humanité vendredi. Jérôme Kerviel avait suivi ce parcours et connaissait sur le bout des doigts les contrôles. Certains supérieurs du trader ont été renvoyés: "des fusibles ?", interrogent les syndicats. Ou ont-ils "couvert" la "fraude", comptant pouvoir la rattraper ?

Les employés "sont jeunes, ont une vie très spéciale, sous pression, et leur rémunération au bonus est faite pour les fidéliser", selon les syndicats. Selon le délégué CGT, la "fraude" révélée jeudi "devait arriver" car "la banque découvre régulièrement des opérations de dissimulation et "remercie" alors les employés". "Il y a quelques mois, l'un d'eux s'est suicidé à La Défense après un entretien de ce type avec sa hiérarchie", affirme-t-il. Pour les syndicats, les contrôles sont "défaillants" et "insuffisants".

Caroline Caldier avec agences

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