Six milliards et demi d'euros pour l'automobile française
Mieux vaut lâcher quelques milliards plutôt que de gérer des plans sociaux dans le très symbolique secteur automobile. C'est le raisonnement tenu par le gouvernement.
_ L'Etat a donc décidé de prêter 6,5 milliards d'euros aux constructeurs français. 3 milliards pour PSA (Peugeot-Citroën), autant pour Renault. Et 500 millions à Renault Trucks.
Cette aide sera accordée sous forme de prêt à taux préférentiel, à 6%. En contrepartie, les deux groupes s'engagent à ne pas licencier et à ne pas fermer de site en France.
_ Renault et PSA promettent en outre de verser un dividende modéré et les bonus des patrons des deux groupes seront réduits.
Les montants prêtés correspondent à la fourchette haute de l'engagement
promis par le Premier ministre François Fillon, qui avait annoncé fin janvier
que le soutien de l'Etat aux constructeurs serait au total de “l'ordre de cinq ou six milliards d'euros”.
Le chef du gouvernement avait averti à cette occasion qu'il n'y aurait “pas
d'effort de l'Etat sans engagement des constructeurs”, en particulier sur le
maintien de la production en France.
Fin janvier, le secrétaire d'Etat à l'Industrie, Luc Chatel, avait détaillé les contreparties attendues par l'Etat: pas de fermeture d'usine en France, un
engagement de soutien aux sous-traitants et la suppression des bonus et des dividendes pour les dirigeants et actionnaires.
L'Etat a déjà débloqué en décembre une enveloppe de prêts à taux réduit de un milliard d'euros pour les filiales de crédit des deux constructeurs automobiles. Il a aussi institué une prime à la casse pour encourager le renouvellement du parc automobile.
Le secteur traverse une sévère crise depuis la mi-2008, contraignant les
deux groupes à des fermetures temporaires de sites en fin d'année. Les ventes de voitures ont encore reculé de 7,9% en France en janvier 2009, après des chutes d'environ 15% en novembre et décembre.
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