Cet article date de plus de dix ans.

Salaires, temps de travail, flexibilité... ce que préconise un rapport franco-allemand

Les gouvernements allemand et français ont chargé deux économistes d'émettre des pistes de croissance pour les deux pays.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
(De G. à D.) L'économiste Henrick Enderlein, le ministre de l'Economie français, Emmanuel Macron, le ministre de l'Economie allemand, Sigmar Gabriel, et l'économiste Jean Pisani-Ferry, au moment de la remise du rapport franco-allemand, le 27 novembre 2014, à Paris. (ERIC PIERMONT / AFP)

La France "manque d'audace". Les économistes français et allemand Jean Pisani-Ferry et Henrik Enderlein l'affirment dans un rapport rendu public jeudi 27 novembre. Ces deux spécialistes ont été chargés par leur gouvernement respectif de proposer des pistes de croissance pour les deux pays.

Francetv info détaille les principales mesures préconisées pour la France.

Surveiller la hausse des salaires

Le document incite le gouvernement français à enrayer les hausses de salaires déconnectées de l'activité en allongeant à trois ans au lieu d'un an le délai entre les négociations salariales, ou en revoyant le mode de calcul du smic. Cela suppose de "changer la formule d’indexation du salaire minimum" parce que "l’augmentation réelle du salaire minimum devrait plutôt dépendre de la progression globale de la productivité dans l’économie", détaillent Les Echos

Emmanuel Macron a immédiatement opposé une fin de non-recevoir à ces deux propositions. Il "n'est pas prévu, à travers la loi, de passer à une négociation triennale" des salaires, et il n'est "pas prévu de modifier" la formule de calcul du salaire minimum, a affirmé le ministre de l'Economie, après la publication du rapport.

Assouplir le temps de travail

Jean Pisani-Ferry et Henrik Enderlein jugent que la France devrait s'inspirer du pragmatisme des partenaires sociaux allemands, en donnant la possibilité d'aménager plus facilement le temps de travail dans les entreprises, et pas seulement dans celles en grande difficulté. Mais sans remettre en cause les 35 heures elles-mêmes, contrairement à ce qui avait circulé dans la presse en début de semaine.

Sur la question des 35 heures, François Rebsamen a voulu clore le débat devant la commission d'enquête de l'Assemblée sur le temps du travail, mardi 25 novembre. "La remise en cause des 35 heures est un propos de tribune (...). Il n'y aura pas de remise en cause comme référence légale du temps de travail", a affirmé le ministre du Travail, comme le rappelle BFMTV.

Rendre plus flexible le marché du travail

Les économistes affirment aussi qu'il faut réduire la dualité du marché du travail français, caractérisé par les contrats à durée indéterminée d'un côté, et les contrats à durée déterminée de l'autre. Ils recommandent de rendre plus intéressants les premiers pour les employeurs et moins les seconds.

Le rapport propose donc que les partenaires sociaux rendent plus prévisibles les coûts et les délais liés aux licenciements, ce qui est l'un des objectifs de la réforme des prud'hommes qui figure dans le projet de loi Macron.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.