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Retraites complémentaires : les pistes du Medef font (beaucoup) réagir

La CGT comme la CFDT critiquent les pistes avancées par le patronat pour limiter le déficit des retraites complémentaires, jugeant que tous les efforts reposent sur les salariés. Parmi les propositions les plus critiquées, une décote appliquée jusqu'à 67 ans, ou encore le gel des pensions et un changement de fonctionnement du taux de réversion, en cas de décès du conjoint.
Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (La CGT demande un effort au patronat pour sauver les retraites complémentaires © MaxPPP)

Le document a été transmis aux syndicats le 20 février dernier. Dans ce texte, Medef, CGPME et Union professionnelle artisanale puisent dans une "boîte à outils " dont Arrco et Agirc ont chiffré divers scénarios, visant à réduire le déficit des caisses de retraites complémentaires. Selon le patronat, les mesures présentées permettraient d'économiser un peu plus de sept milliards d'euros. Les principales propositions :

Le gel pour trois ans, dès 2016, des pensions versées par ces régimes à 12 millions de retraités du privé. Selon les calculs patronaux, cela se traduirait par quatre milliards d'euros d'économies en 2020.Une décote sur les pensions à partir de 62 ans , un abattement dégressif jusqu'à 67 ans. Par exemple, le retraité toucherait 60 % de pension à 60 ans, 68 % à 63 ans, 76 % à 64 ans... et donc la totalité de sa pension à 67 ans. Pour des économies annoncées d'au moins deux milliards d'euros en 2020.Une réduction des droits du conjoint en cas de décès d'un retraité , si ce dernier n'a pas accepté une décote de 2 % à 5,5 % de sa pension. Le taux de réversion pourrait être réduit de 60 %, son taux actuel, à 33 %. Dans une lettre adressée aux cinq syndicats qui gèrent avec elles l'Agirc-Arrco, les organisations patronales admettent que ce texte rédigé avant la séance de négociations du 17 février dernier ne tient pas compte "à ce stade des positions exprimées " alors par leurs délégations.

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"Une logique de régression "

Même si elles étaient au courant de ces propositions patronales avant leur révélation ce jeudi, plusieurs centrales syndicales dénoncent une volonté manifeste de faire porter les efforts par les salariés du privé. Pour Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, interrogé par l'Association des journalistes de l'information sociale, cette position patronale est tout simplement inacceptable.

Philippe Martinez : "On refuse de s'attaquer aux véritables problèmes"

L'indignation est la même du côté de la CFDT, un autre syndicat impliqué dans les négociations actuelles pour résorber le déficit des caisses de retraites complémentaires. Jean-Louis Malys, son secrétaire national en charge des retraites, parle de propositions "extrémistes ".

Jean-Louis Malys : "À aucun moment l'entreprise ne fait un effort"
Cependant, le patronat prend le soin d'indiquer que les prochaines négociations, le 20 mars, "conduiront très certainement à faire évoluer le document de travail ".

  (Les retraites complémentaires en danger © IDÉ)
 

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