: Vidéo Réforme des retraites :" Si c'est pour passer le même texte au 49.3, c'est désastreux", affirme Laurent Berger
"Le texte tel qu'il est aujourd'hui n'est pas un bon texte", affirme le leader de la CFDT.
"Si c'est pour passer le même texte au 49.3, c'est désastreux. C'est-à-dire qu'il n'y aura pas eu ce temps de débat nécessaire", a affirmé mardi 25 février sur France Inter Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT. Le gouvernement n'exclut pas d'utiliser le 49.3 pour faire passer sa réforme des retraites, alors que l'examen du texte s'enlise à l'Assemblée nationale. Seul l'article 1, sur 65, a été adopté après des heures de débat.
Si le gouvernement devait utiliser le 49.3 pour faire passer son texte sans changements, ce serait un problème "démocratique", explique Laurent Berger. "Dans un pays qui aurait besoin de débattre du système des retraite", passer en force "veut quand même dire que la maturité des acteurs politique est questionnée".
"Je suis un syndicaliste. Ce qui m'intéresse, c'est le contenu du sujet. Si le texte passait au 49.3 tel qu'il est aujourd'hui, ce n'est pas un bon texte", assène Laurent Berger, expliquant avoir fait avec la CFDT de nombreuses propositions d'amendements à des parlementaires "de tous bords" sur "la pénibilité, sur les droits familiaux et les majorations pour les femmes".
Conférence de financement et relation avec la CGT
Par ailleurs, la CFDT ne participera "sans doute" pas à la journée interprofessionnelle de mobilisation contre la réforme des retraites, prévue le 31 mars prochain, a affirmé Laurent Berger.
Pour l'instant, tant que le processus parlementaire s'opère, tant que le processus de la conférence de financement s'opère, la CFDT va se battre pour obtenir des résultats concrets pour les travailleurs.
Laurent Bergerà France Inter
La CGT va décider mardi si elle claque la porte ou pas de la conférence de financement organisée à ce sujet des retraites. La question ne se pose pas pour Laurent Berger, qui estime que "quand on est un syndicaliste, même quand les conditions sont difficiles, il faut être là pour essayer de défendre les droits des travailleurs. Dans cette conférence de financement, notamment, il sera question de regarder quelle est la gouvernance du futur système et quelle place les organisations syndicales pourront avoir dans ce futur système. C'est fondamental".
Laurent Berger n'a d'ailleurs pas aimé l'attaque de Philippe Martinez, le leader de la CGT. "La CFDT pense que le monde est comme il est et qu'il faut juste éviter le pire. Nous, nous voulons le meilleur", a lancé Philippe Martinez dans l'Opinion.
"Moi, je n'attaque pas les autres organisations syndicales. Je n'ai pas tellement apprécié cette phrase", lui répond Laurent Berger. "On est d'accord entre nous pour ne pas en rajouter. Et si vous avez une chose qu'il faut noter depuis maintenant plusieurs mois, c'est que les organisations syndicales, en tout cas les responsables nationaux, ne s'attaquent pas mutuellement."
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