Retraites : "Si vous allez tous faire le plein, on ne pourra pas suivre", lance le porte-parole de l'industrie pétrolière aux automobilistes
Face à la forte affluence dans les stations-service, Olivier Gantois, porte-parole de l'industrie pétrolière, met en garde lundi sur franceinfo contre les pleins de précaution en prévision de la grève contre la réforme des retraites le 19 janvier.
"Si vous allez tous faire le plein demain matin, on ne pourra pas suivre", lance lundi 16 janvier sur franceinfo Olivier Gantois, porte-parole de l'industrie pétrolière aux automobilistes qui se ruent dans les stations à l'approche de la journée de grève contre la réforme des retraites. Le syndicat CGT pétrole appelle à la grève dans les raffineries pour dire non à la réforme voulue par le gouvernement. Pour le président de l'Ufip Énergie Mobilité (le lobby qui rassemble les sociétés énergétiques et pétrolières) ce sont les pleins de précaution qui posent problème et qui "assèchent les stations-service extrêmement rapidement."
franceinfo : Êtes-vous inquiet par ces pleins de précaution ?
Olivier Gantois : Oui. On s'est aperçus en octobre, quand il y a eu les problèmes d'approvisionnement, que c'était les fameux pleins de précaution qui avaient asséché la logistique de distribution de carburant. En octobre, malgré les files d'attente, on a livré 97% des carburants qu'on avait livrés l'année précédente. On a donc pu livrer autant de carburant que d'habitude mais les achats de précaution assèchent les stations-service extrêmement rapidement. Là, nous n'avons pas constaté de conséquences notables. Il n'y a pas eu de coup de frein significatif sur la demande de carburant depuis début janvier.
Avez-vous un message à faire passer aux automobilistes en prévision de cette grève dont on ne sait pas combien de temps elle va durer ?
Le message c'est : Faites-nous confiance, on arrivera à approvisionner les stations normalement, quelles que soient les conséquences du mouvement social, en revanche si vous allez tous faire le plein demain matin, on ne pourra pas suivre. Je n'ai pas de chiffres concernant des pénuries éventuelles dans certaines stations. En revanche, ce que nous avons constaté dans nos dépôts de chargements de camions citernes - ceux qui approvisionnent les stations - c'est un nombre plus élevé que d'habitude de chargements de ces camions pour approvisionner les stations.
Allez-vous revoir votre stratégie, votre organisation pour acheminer le carburant et tenter d'éviter les pénuries ?
Étant donné que nous avions terminé la période octobre jusqu'à mi-novembre 2022 avec des stocks très bas dans les stations à cause de la pénurie d'approvisionnement, ces fameux stocks de carburant dans tous les points du territoire ont été reconstitués. Nous avons donc aujourd'hui une situation de stock de carburant qui est revenu à la normale, ce qui n'était pas le cas en octobre. Nous sommes donc dans une meilleure situation que celle dans laquelle on était fin septembre-début octobre.
Avez-vous des informations sur le conflit à venir ? Connaissez-vous les intentions des syndicats et notamment de la CGT ?
Je n'ai pas d'informations précises. Il y a un préavis de grève pour un jour cette semaine, deux jours la semaine prochaine, trois jours la semaine suivante. Je ne sais pas combien de raffineries vont être touchées par ces grèves. De plus, je ne sais pas dans ces raffineries combien de personnes vont être effectivement en grève. Enfin, je ne sais pas combien de temps dureront ces mouvements. Par exemple, si cette semaine il y a un mouvement d'une journée, il n'y aura pas d'impact sur les raffineries et donc pas d'impact sur l'approvisionnement des stations. Ce qui pose problème ce sont les journées qui s'enchaînent. C'est donc en premier le nombre de raffineries en grève, ensuite le nombre de grévistes par raffinerie et enfin le nombre de jours qui s'enchaînent.
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