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Réforme des retraites : les syndicats prêts à répondre à l'invitation d'Elisabeth Borne avec "des exigences communes"

La Première ministre a adressé des invitations vendredi aux syndicats pour des entretiens sans "ordre du jour précis", après la promulgation de la très contestée réforme des retraites et d'importantes manifestations le 1er mai.
Article rédigé par Noémie Bonnin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Les syndicats reçus à Matignon par la Première ministre Elisabeth Borne, le 5 avril 2023. (BERTRAND GUAY / AFP)

Est-ce une nouvelle page du dialogue social, qui va s’ouvrir ? La plupart des syndicats invités par Elisabeth Borne les 16 et 17 mai pour une série d’entretiens ont accepté de s’y rendre. La CGT notamment a dit oui. A voir ce qu’il va pouvoir s’y négocier, mais c’est un premier pas, après les quatre mois de conflit contre la réforme des retraites. Et un mois après le dernier rendez-vous à Matignon, avec toute l’intersyndicale, qui avait tourné court.

Les invitations, reçues vendredi soir par les syndicats, n’ont aucun ordre du jour précis. Elisabeth Borne veut mettre sur la table les sujets qu’elle appelle "d’intérêt général" comme l’emploi des seniors, par exemple, avec l’idée de rendre les ruptures conventionnelles plus coûteuses. De leur côté, les syndicats vont réaffirmer leur exigence de retrait de la réforme des retraites. "La bataille n'est pas finie", affirme Laurent Berger pour la CFDT, alors que les premiers décrets viennent d’être soumis à la Caisse d’assurance-vieillesse. C’est ce qui doit donner le mode d’emploi, concrètement, de tous les changements : l’allongement de l’âge légal, par exemple, ou la gestion des carrières longues.

Des entretiens bilatéraux

La CGT après réflexion, a accepté de rencontrer la Première ministre, mais pour avancer sur des mesures sociales, pour les salariés. La centrale estime être en position de force vis-à-vis du gouvernement et veut en profiter. Notamment pour parler hausse des salaires. Si c’est pour échanger sur des mesures que le syndicat juge régressives, comme le nouveau RSA, conditionné à des heures d’activité, le rendez-vous tournera court, affirme la CGT à franceinfo.

De son côté, Force ouvrière doit encore officiellement décider demain, mardi 9 mai, d’accepter ou non l’invitation d’Elisabeth Borne. Les quatre autres organisations invitées – CFDT, CGT, CFE-CGC et CFTC – espèrent décrocher des victoires de leurs rendez-vous bilatéraux.

Les centrales assurent que le format de ces entretiens en bilatérale, et non pas tous les syndicats en même temps, en multilatérale, ne remettent pas en cause l’union de l’intersyndicale. Elles affirment être encore attachées à cet aspect collectif qui tient depuis le début du conflit sur les retraites. Et qui lui a plutôt profité, aux yeux de l’opinion. Il va y avoir des échanges, pour préparer les rendez-vous chez la Première ministre. "On travaille à des exigences communes", assure la CGT. L’unité de l’intersyndicale permet de peser dans les négociations à venir. À l’étude notamment, des hausses de salaires, mais aussi l’idée de conditionner les aides aux entreprises.

Par ailleurs, les actions communes se poursuivent : il y a la journée de mobilisation le 6 juin, mais aussi le courrier que les syndicats vont envoyer aux parlementaires (sauf ceux du Rassemblement national) pour leur demander "solennellement" de voter la proposition de loi du groupe Liot, qui prévoit l’abrogation du report de l'âge de départ à 64 ans.

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