Réforme des retraites : une étude confirme le lien entre âge légal de départ et chômage des seniors
Quelle place pour les seniors sur le marché du travail ? En plein débat sur la réforme des retraites, une étude de l'Unedic, publiée mercredi 1er mars, confirme que l'approche de l'âge légal de départ à la retraite entraîne un pic de ruptures conventionnelles. L'organisme a observé en 2021 une nette hausse à 59 ans de ces ruptures "d'un commun accord", qui donnent droit au chômage, alors même que l'âge légal de départ à la retraite est de 62 ans et que les plus de 55 ans peuvent être indemnisés pendant trois ans.
Alors que 17% des ouvertures de droit au chômage à 56 ans le sont à la suite d'une rupture, ce chiffre grimpe à 25% à 59 ans. Cette étude confirme ainsi l'hypothèse que l'âge de départ à la retraite et les règles d'assurance-chômage ont un impact sur les stratégies des entreprises, parfois partagées par les syndicats et les salariés, pour se séparer de leurs seniors.
Hausse des allocataires de plus de 60 ans
Ce pic devrait se décaler à l'avenir sous l'effet des nouvelles règles d'assurance-chômage qui ont réduit depuis le 1er février la durée d'indemnisation maximale de 25% pour les nouveaux entrants au chômage, soit 27 mois au lieu de 36 mois pour les plus de 55 ans. Le gouvernement est aussi favorable dans sa réforme des retraites à une augmentation de 20% à 30% de la contribution patronale sur les indemnités de rupture conventionnelle, afin de limiter les incitations financières à écarter les seniors des entreprises.
Selon l'étude, le report de l'âge légal de 60 à 62 ans a entraîné entre 2010 et 2022 une hausse de 100 000 du nombre d'allocataires de plus de 60 ans. Enfin, l'étude s'intéresse à une disposition qui permet, sous conditions, de continuer à être indemnisé par l'assurance- chômage au-delà de trois ans, jusqu'à l'accès à une retraite à taux plein, au plus tard à 67 ans. Fin juin 2022, sur les 72 000 allocataires indemnisés de 62 ans ou plus, 21 000 bénéficiaient de ce dispositif.
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