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Réforme des retraites : qui sont les 19 députés LR qui ont voté la motion de censure transpartisane du groupe Liot ?

Cinq jours après l'utilisation du 49.3 pour adopter le projet de loi, près d'une vingtaine de députés de droite, sur les 61 élus que compte le groupe Les Républicains, ont voté lundi le texte visant à renverser le gouvernement.
Article rédigé par Margaux Duguet
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
Les députés LR, à l'Assemblée nationale, le 17 février 2023. (AMAURY CORNU / HANS LUCAS / AFP)

C'est une première depuis le début de l'instauration de cette législature décidément pas comme les autres : des députés Les Républicains ont voté une motion de censure. Pas moins de 19 députés de droite sur les 61 que compte le groupe LR au Palais Bourbon ont voté, lundi 20 mars, la motion de censure "transpartisane" déposée par le groupe Liot et cosignée par des députés de la Nupes, après le 49.3 dégainé mercredi dernier par Elisabeth Borne pour passer en force sur la réforme des retraites.

Un nombre certes insuffisant pour obliger le gouvernement à démissionner – la motion a été rejetée à 9 voix près – mais bien plus important que les informations de ces derniers jours ne le laissaient présager. Ce scrutin témoigne surtout des profondes divisions qui traversent le groupe Les Républicains à l'Assemblée depuis le début de l'examen de ce projet de loi. "Factuellement, le groupe implosera", assurait d'ailleurs, début février, un député LR. "On est à la croisée des chemins", pronostiquait également un proche d'Aurélien Pradié. 

Aurélien Pradié affiche son désaccord

Le petit groupe du député du Lot, ex-numéro deux du parti, et qui a mené la fronde à droite sur la réforme des retraites, a d'ailleurs voté la motion de censure. Aurélien Pradié l'avait lui-même annoncé lundi matin sur Europe 1. "S'il faut en passer par cet électrochoc et cette alerte politique, je l'assume", avait-il expliqué, assurant agir "en patriote et pas en opposant politique". "L'objectif est de dénoncer les conditions d'examen de ce projet de loi" mais aussi d'"offrir une sortie de crise au pays", avait justifié l'un de ses proches, le député du Pas-de-Calais Pierre-Henri Dumont, sur BFMTV. Ian Boucard, lui aussi sur la ligne d'Aurélien Pradié, avait également annoncé dès jeudi soir sur Twitter qu'il voterait la motion de censure transpartisane. Le député Maxime Minot est allé encore plus loin en votant non seulement le texte du groupe Liot, mais aussi celui du Rassemblement national (comme deux autres députés LR), par souci de "cohérence". Sans surprise, la motion de censure du RN a également été largement rejetée (avec seulement 94 voix favorables).

>> Découvrez quels députés ont voté les motions de censure contre le gouvernement

Mais les proches d'Aurélien Pradié ne sont pas les seuls à avoir voté la motion de censure de Liot. Le député des Ardennes, Pierre Cordier, avait à son tour annoncé, dimanche sur CNews, qu'il voterait la censure du gouvernement, comme le député Francis Dubois, élu en Corrèze. "Ayant toujours affirmé mon opposition à cette réforme injuste, je voterai pour la motion de censure déposée par les députés du groupe Liot", avait écrit ce dernier sur Twitter. Des indécis ont également fait grossir le contingent des votants au sein du groupe LR. La députée de la Drôme, Emmanuelle Anthoine, qui assurait encore dimanche qu'elle hésitait, a finalement franchi le Rubicon. Même chose pour le député de la Loire, Dino Cinieri, qui était lui aussi incertain.

Quel sort pour ces députés frondeurs ?   

Ces votes vont en tout cas à l'encontre de la ligne officielle du parti. Le patron des Républicains, Eric Ciotti, avait annoncé dès jeudi que sa formation politique ne voterait "aucune" des motions de censure, pour ne pas "ajouter du chaos au chaos" après le passage en force du gouvernement via le 49.3.

"La situation de crise dans le pays ne supporterait pas que l'on porte aujourd'hui un coup fatal à notre démocratie et à nos institutions : nous ne participerons jamais à une coalition des extrêmes dont le seul but est de porter la révolution."

Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes et président du parti Les Républicains

cité par l'AFP

Dans Le Figaro, le patron du groupe Les Républicains à l'Assemblée, Olivier Marleix, avait aussi appelé ses collègues à la "responsabilité" en estimant que ceux qui voteront une motion "vont servir la soupe à Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen". Reste maintenant à savoir quel sort sera réservé à ces "frondeurs".

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