Réforme des retraites : pourquoi certains syndicats envisagent de reprendre le dialogue avec le gouvernement
Les syndicats sont un peu coincés. La réforme des retraites et le passage en force du gouvernement avec le 49.3 leur restent en travers de la gorge. Et ils n'ont pas envie de répondre à l'agenda dicté par l'exécutif. La reprise du dialogue avec l'intersyndicale est une des missions confiées à Élisabeth Borne par Emmanuel Macron dans le cadre des "100 jours" pour relancer le quinquennat. Le chef de l'Etat veut recevoir les organisations prochainement, après le 1er mai et le fameux "délai de décence" évoqué par la CFDT.
Alors que la Première ministre doit dévoiler sa feuille de route, mercredi 26 avril, après le Conseil des ministres, la CFDT, comme la CFTC, disent qu'elles finiront par discuter. Notamment des mesures retoquées par le Conseil constitutionnel, comme l'index et le CDI seniors, précise Cyril Chabanier, président de la CFTC : "Ne pas retourner, au bout d'un moment, à la table des négociations, ça veut dire qu'on va laisser une loi dans laquelle il n'y a plus une ligne sur la pénibilité, dans laquelle il n'y a plus une ligne sur l'emploi des seniors et ça ce n'est pas possible".
"Si on ne travaille pas sur ces sujets-là, ce sont les salariés qui seront perdants."
Cyril Chabanier, président de la CFTCà franceinfo
Des sujets qui ne seront pas dans la loi Travail, car "il faut laisser le temps d'échanger avec les partenaires sociaux", glisse une source gouvernementale. En revanche, d'ici l'été, l'exécutif compte ouvrir le dialogue, notamment sur les propositions issues des assises du travail. Comme la possibilité de mettre en place la semaine de quatre jours ou de généraliser le compte épargne temps pour laisser aux travailleurs la possibilité d'utiliser plus tard leurs jours de congé non pris. Les aménagements de fin de carrière et l'usure au travail sont aussi des thèmes évoqués par le ministre du Travail. Des pistes de réflexion qui pourraient servir de base à la future loi travail.
La hausse des salaires, question "esquivée"
Globalement, les syndicats se félicitent que ces problématiques soient mises sur la table. Mais il manque une grande question selon eux, celle de l'augmentation des salaires, souligne Bruno Lévéder, secrétaire national à la FSU, en charge de la fonction publique : "Est-ce qu'il y a, oui ou non, par exemple, une volonté d'augmenter dans la fonction publique les salaires par une mesure générale ? Cette question-là est sans arrêt esquivée. Il n'est pas possible pour nous que des sujets importants soient dévoyés pour finalement faire autre chose".
Encore très échaudées par la réforme des retraites, les organisations syndicales sont méfiantes. Elles n'iront discuter que si elles ont la garantie de pouvoir apporter de réelles modifications aux mesures présentées par le gouvernement.
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