Réforme des retraites : les projets contrariés d'ouvriers nés après 1961
Né en 1962, Michel Torchy a commencé à travailler à 21 ans. Avec l’âge, les plaques de métal qu’il porte pour les découper au laser sont moins épaisses et moins lourdes. "Un trimestre de plus, non, parce qu’avec l’âge… Déjà avant je portais du 5 mm, quand j’avais 20-25, maintenant j’en suis à 3 mm d’épaisseur. (…) À force, on n’a plus la pêche. Un trimestre de plus ça n'a l’air de rien, mais niveau santé, c'est pas pareil", confie ce dernier.
Travailler plus, toucher autant
Un ouvrier vit en moyenne six ans de moins qu’un cadre. Michel Torchy a fait grève quatre jours, promet d’aller manifester le 1er mai, et se demande si, pour la première fois de sa vie, il ne se syndiquerait pas. Jean-Claude Gagniard, dans l’atelier d’à côté, est né en 1966. À ce titre, il devra travailler plus longtemps. "Normalement, si la loi n'était pas passée, je serais parti à 62 ans. Là avec la loi, je prends un an et demi en plus. J’aurais bien aimé faire un an de plus pour pouvoir toucher un petit plus à la retraite, tandis que là je vais travailler un an et demi, mais sans rien avoir de plus. C’est un peu triste", déplore-t-il.
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