Réforme des retraites : "Le gouvernement se fout de nous en disant que c'est un progrès pour les femmes", estime le président de la CFE-CGC
"Le gouvernement se fout un peu de nous et de tout le monde en disant que c'est un progrès pour les femmes" cette réforme des retraites, a déclaré sur franceinfo François Hommeril ce jeudi, jour de mobilisation nationale. Le président de la CFE-CGC qui représente les membres de l’encadrement estime que ce projet "est une régression pour plusieurs centaines de milliers de femmes qui, avec les trimestres supplémentaires pour maternité pouvaient partir à 65 ans et devront travailler deux ans de plus".
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Franceinfo : Si le gouvernement dit qu'il ne reculera pas sur l'âge de la retraite, mais accepte d'augmenter le nombre d'exceptions, que direz-vous ?
François Hommeril, président CFE-CGC : Je suis toujours d'accord pour discuter sur le sujet. Le retrait des 64 ans c'est la meilleure option. On voit bien la crispation qui a été provoquée. La responsabilité du gouvernement serait de dire qu'il décale sa volonté de légiférer sur l'âge légal de départ parce qu'il a compris que ce n'était pas urgent. On se penche sur les sujets prioritaires et on regarde comment, en travaillant sur l'emploi des séniors, on génère un meilleur équilibre sur les régimes. Je suis prêt à travailler là-dessus.
Les femmes vont bénéficier, notamment, de la prise en compte du congé parental. Est-ce un progrès ?
C'est un progrès pour 3 000 personnes. Le projet de réforme est une régression pour plusieurs centaines de milliers de femmes qui, avec les trimestres supplémentaires pour maternité pouvaient partir à 65 ans et devront travailler deux ans de plus. Le gouvernement se fout un peu de nous et de tout le monde en disant que c'est un progrès pour les femmes. Il oublie de quantifier qu'en vérité, l'impact sur les générations 1970 va être deux fois plus fort sur les femmes que sur les hommes.
Le secteur privé va-t-il suivre le secteur public dans ce mouvement ?
Oui. Le secteur privé est très mobilisé. Après, il faut être humble. Pour des gens qui travaillent dans les banques, les commerces, l'industrie, la restauration, poser une journée de grève, c'est parfois compliqué. Il y a un effort nécessaire pour pouvoir aller aux mobilisations et aux défilés. Et vu les taux de mobilisation de nos militants, on a déjà un résultat qui est très impressionnant.
Les militants de la CGT ont commencé à réduire la production d'électricité sur 8 réacteurs nucléaires français. Etes-vous en accord avec ces actions ?
Un mouvement a plus de chances de gagner s'il reste populaire, si la majorité de la population continue d'y adhérer, ce qui est le cas aujourd'hui. Je pense qu'il faut conserver une position syndicale ultra majoritaire dans notre pays. Il faut qu'on soit attentif à s'inscrire dans un mouvement graduel et diversifié pour que le gouvernement comprenne qu'il ne doit pas s'entêter à imposer une réforme injustifiée et impopulaire.
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