Réforme des retraites : des députés LR "dans le brouillard" avant l'ultime vote à l'Assemblée
À situation exceptionnelle, réunion exceptionnelle. À peine sorti de la commission mixte paritaire sur la réforme des retraites mercredi soir, Olivier Marleix passe une tête en salle des Quatre colonnes, à l'Assemblée. "Vous allez me laisser rejoindre mes collègues. On va avoir une réunion de groupe pour faire le point sur ces avancées, je vous remercie", lance-t-il aux journalistes. Devant ses 60 députés, aux côtés d'Eric Ciotti, le président de groupe LR détaille l'accord : la clause de revoyure en 2027 afin d'éventuellement stopper le report de l'âge légal à 63 ans mais surtout l'amendement sur les carrières longues.
Ceux qui ont commencé à travailler avant 21 ans pourront s'arrêter de travailler au bout de 43 années de cotisations, précise le compromis entre députés et sénateurs. C'était peu ou prou la demande d'Aurélien Pradié et de ses proches, dont fait partie Raphaël Schellenberger. "Ça a renforcé certains dans leur position. Ça a fait douter d'autres, raconte le député LR du Haut-Rhin. Je crois qu'on a maintenant la soirée pour se poser sur les mesures. Voir qu'est ce qui a été entendu, qu'est ce qui n'a pas été entendu. Chacun va prendre le temps de réfléchir à son vote".
"Non, je ne bougerai pas"
Parmi les députés qui se disaient prêts à voter contre la réforme, on croise aussi Maxime Minot. "J'avoue que je suis dans le brouillard, confie l'élu de l'Oise. J'étais totalement contre et ça me fait rire. Ça fait réfléchir, ça fait réfléchir. Donc je vous avoue que je vais un peu me poser. Je vais peser les pour et les contre". Le député LR apprécie notamment la présentation "pédagogique" qui a été faite et l'ambiance apaisée de cette réunion : "On a quand même vécu des semaines très, très compliquées jusqu'ici, il ne faut pas le nier."
"Aujourd'hui, on se rend bien compte qu'il y a une prise de conscience aussi de nos dirigeants, qu'il ne faut pas partir et donner un blanc-seing au gouvernement".
Maxime Minot, député LR de l'Oiseà franceinfo
Mais cette séance de câlinothérapie n'a pas retourné les réfractaires foncièrement opposés au texte, comme Hubert Brigand : "En ce qui me concerne, ça ne change rien. J'ai une ligne de conduite, je la garde", prévient le député de Côte d'Or. Même ligne chez son collègue du Territoire de Belfort, Ian Boucard : "Non, je ne bougerai pas. Je suis défavorable au recul de l'âge légal de départ en retraite parce qu'il faudrait une réforme beaucoup plus structurelle, et notamment s'agissant de notre rapport au travail. Parce que cette réforme, une nouvelle fois, fait porter l'ensemble des efforts sur celles et ceux qui travaillent.'
Ils sont au moins une dizaine à maintenir leur vote contre le texte. Quelques hésitants pourraient passer dans le camp de l'abstention, voire rejoindre la trentaine de voix de droite en faveur de cette réforme, au dernier pointage.
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