Réforme des retraites : chez les Français aux métiers physiques, les mots d'Emmanuel Macron ne passent pas
Derniers instants à l'air libre avant de s'enfoncer sous terre pour une nouvelle journée de travail. Dans l'obscurité, des employés municipaux de Lyon (Rhône) entretiennent les égouts de la ville. Laurent Di Nota, 50 ans et 25 ans de métier, fait face à une pénibilité quotidienne. "Dans un petit égout, on est accroupi. On sent déjà que ça commence à tirer sur les reins et puis on commence à être essoufflé alors que ça fait dix minutes qu'on est là. Donc faire ça encore douze ans, je crois pas non.", témoigne-t-il. Et pour cause, le milieu est humide, odorant et surtout dangereux, avec des matières nocives.
Les marbriers également vent debout contre la réforme
La pénibilité est aussi omniprésente dans la marbrerie de Grigny (Essonne). De la poussière, du bruit mais aussi des plaques de 70 kilos à porter. "On est souvent accroupi. Pour monter les escaliers, parce que les morceaux sont grands, on a mal aux genoux, on a mal à la cheville", explique Julien de Murcia; un salarié âgé de 28 ans, qui sait qu'il ne tiendra pas jusqu'à la retraite. Aucune machine ne peut le remplacer, il a choisi de ne pas écouter le président. "Ce sont des gens qui ne sont pas sur le terrain, qui ne savent pas de quoi ils parlent. Donc ils peuvent me parler de pénibilité, me parler de machin, pour eux, ce sont des statistiques", regrette-t-il amèrement.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.