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Réforme des retraites, 49.3 : "Ça risque de se radicaliser", mais "on essaiera d'éviter les débordements"... Les syndicats face à la colère des militants

La volonté du gouvernement de faire passer la réforme des retraites à tout prix et le recours au 49.3 ont provoqué depuis jeudi 16 mars des manifestations, et quelquefois des débordements. Certains syndicalistes reconnaissent l'existence d'un risque de radicalisation.
Article rédigé par franceinfo, Boris Loumagne
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Manifestation contre la réforme des retraites à Rouen (Seine-Maritime), le 14 janvier 2020. (SIMON DE FAUCOMPRET / FRANCE-BLEU HAUTE-NORMANDIE)

C’est l’un des défis des syndicats dans les prochains jours, après l'utilisation par le gouvernement de l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter sans vote le projet de loi sur la réforme des retraites : contenir la colère d’une partie des militants, éviter le risque de débordements lors des prochaines mobilisations.

Cyril Aumont, délégué syndical chez Enedis, en est conscient : "Ça risque de se radicaliser un petit peu", avance-t-il alors qu'il se trouvait à une manifestation sur le parvis de l'hôtel de ville de Rouen, rassemblant 300 personnes vendredi 17 mars. "À la CGT on essaie de fédérer, de faire en sorte qu'il n'y ait pas trop de débordements mais avec des annonces comme ça, je pense que le gouvernement met le feu aux poudres", accuse Cyril Aumont. "Il peut y avoir des choses que nous, on ne pourra peut-être pas maîtriser. En effet ça peut prendre une forme un peu plus radicale". 

"On va essayer de faire en sorte qu'il n'y ait pas trop d'actions isolées. Notre but c'est de revendiquer tout ce qu'on fait sans se mettre à dos les usagers".

Cyril Aumont

à franceinfo

Continuer les mobilisations classiques ou durcir le mouvement, "il y a ce débat-là mais après, pour nous la violence n'est pas de notre côté", défend Arnaud Benoît, co-secrétaire départemental Solidaires 76. "S'il y a des camarades qui commencent à saturer ou s'il y a des feux de poubelle, ce n'est pas ça qui va tuer les gens", poursuit-il. "Ce n'est pas acté par l'intersyndicale", cependant "s'il y a des unions locales, quel que soit le syndicat, qui décident de faire des choses plus hard, on sera là pour les soutenir. On ne va pas non plus casser le mouvement", ajoute Arnaud Benoît.

"Il faut manifester de manière pacifique"

Du côté de Force ouvrière, la ligne à adopter semble plus claire : pas de casse, pas de violence. La mobilisation doit se durcir via une grève massive des salariés pour Yanis Aubert, secrétaire général FO Seine-Maritime, "le débat autour du durcissement, ce n'est pas un durcissement en cassant tout mais en se mettant en grève massivement dans les entreprises, toutes organisations syndicales confondues. On est assez nombreux en intersyndicale pour dire qu'il faut manifester de manière pacifique, mais il faut aussi que le gouvernement entende la colère des gens", lâche-t-il.

Réforme des retraites et 49.3 : les syndicats tentent de canaliser la colère - Reportage à Rouen de Boris Loumagne

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