Réforme des retraites : Laurent Berger ira à Matignon pour "parler des 64 ans", "sinon, il faudra sortir"

Les syndicats ont été invités à Matignon par Elisabeth Borne la semaine prochaine et Laurent Berger confirme, mercredi 29 mars sur franceinfo, qu'il se rendra à ce rendez-vous. Pour lui, il est hors de question de ne pas y parler à nouveau de la réforme des retraites. "J'en parlerai, j'en parlerai, insiste-t-il. Et si on me dit 'vous ne pouvez pas en parler', il faudra sortir. Mais on va parler des 64 ans. On va parler de ce qui se passe aujourd'hui dans notre pays."

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Matignon n'a fait aucun commentaire sur l'ordre du jour de cette réunion avec l'intersyndicale. Le ministre des Relations avec le Parlement Franck Riester et le président du MoDem, François Bayrou ont prévenu mercredi que la question du recul de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans ne sera pas au menu de la rencontre. Et le député Renaissance Sylvain Maillard a indiqué à franceinfo que "le texte était derrière nous" et que la majorité "a d'autres textes à discuter" avec les syndicats. Laurent Berger, lui, estime que "personne ne va dicter ce que va dire la CFDT". "Vous imaginez bien que les représentants des organisations syndicales de ce pays ne vont pas aller discuter d'autre chose ! Il faut suspendre les 64 ans, se remettre autour de la table sur l'emploi et sur le travail et laisser une chance à un compromis social."

Alors que l'intersyndicale réclamait "une médiation" pour sortir de l'impasse, cette demande avait été balayée par Olivier Véran. Et la demande de mettre le texte sur "pause", formulée par le secrétaire général de la CFDT, a jusque-là toujours été rejetée par l'exécutif. "Si on faisait le pari du pourrissement de la contestation, il y aurait plus grave : un ressentiment que tout le monde paiera très cher. Il est encore temps de se parler, insiste Laurent Berger. Encore temps de mettre en suspens cette réforme et de faire autrement, y compris en trouvant les voies d'un compromis social sur le travail, sur les retraites."

Le rendez-vous est donné "lundi, mardi ou mercredi" avec la cheffe du gouvernement, précise le secrétaire général de la CFDT. "Il faut que tout le monde aille à cette réunion", estime-t-il, alors que la présence de la CGT semble suspendue aux résultats du congrès national de la Confédération générale du travail, qui se tient cette semaine. "Jusqu'à hier soir (mardi soir), il n'y avait pas de raison que la CGT n'y aille pas", tempère Laurent Berger. "C'est un espace à saisir", poursuit Laurent Berger, qui assure qu'il ira à cette réunion "en expliquant pourquoi cette réforme est une impasse, et pourquoi il faut trouver une porte de sortie qui ne soit pas un pourrissement." "Mais on n'est pas naïfs, conclut-il, on sait que cette réunion n'est sûrement pas pour nous annoncer le retrait de la réforme."