Promulgation de la loi sur la réforme des retraites : "Le président Macron continue dans son comportement brutal", juge Charles de Courson
"Le président Macron continue dans son comportement brutal. Il faut le ramener à la raison", a réagi samedi 15 avril sur franceinfo Charles de Courson, député Libertés Indépendants Outre-mer et Territoires (Liot) de la Marne, après la validation par le Conseil constitutionnel de l'essentiel de réforme des retraites et la promulgation de la loi par Emmanuel Macron.
Le chef de l'État "est ultra-minoritaire dans le pays et n'a aucune majorité à l'Assemblée nationale", affirme Charles de Courson. Selon le député de la 5e circonscription de la Marne, "tout le monde sait ce qu'il se serait passé, s'il y avait eu un vote normal sur ce texte". "On peut toujours penser en démocratie qu'on a raison contre le peuple. Mais un démocrate doit respecter le peuple, que ça lui fasse plaisir ou pas", martèle le député.
"La crise politique et la crise sociale continuent."
Charles de Coursonsur franceinfo
Le député centriste constate que le gouvernement "se comporte de façon bravache en disant 'On a raison et on va imposer'. Ceci n'est pas respectueux de la démocratie politique, mais aussi de la démocratie sociale".
Après la promulgation de la loi, Emmanuel Macron remporte "une victoire à la Pyrrhus", tacle le député de la Marne. "Il avait d'autres choix", comme de recourir à "l'article 11 de la Constitution, c'est-à-dire soumettre à référendum. Il avait la possibilité aussi de dissoudre [son gouvernement], constatant qu'il n'avait pas de majorité à l'Assemblée nationale. Et tout le monde sait ce qui se serait passé et comment les électeurs l'auraient sanctionné". Mais Emmanuel Macron "continue à avoir un comportement dominant en voulant imposer sa volonté contre le peuple français".
Quelles armes pour l'opposition ?
Pour Charles de Courson, d'autres moyens sont à disposition, à présent, des oppositions pour continuer leur combat contre la réforme. "On peut toujours déposer des amendements dans la future loi de financement de la Sécurité sociale pour abroger cette disposition." Mais le député constate que "beaucoup de gens avaient mis dans le Conseil constitutionnel trop d'espoirs".
Les Sages ont fait "un contrôle a minima, il a annulé six dispositions dans trois ou quatre était évidentes". Mais le Conseil, observe Charles de Courson, "n'a pas voulu prendre une position très claire sur l'utilisation abusive, à nos yeux, de la loi de financement rectificative de la Sécurité sociale. Il a même dit que le gouvernement avait le choix entre une loi ordinaire et cette loi de financement rectificative de la Sécurité sociale. C'est grave".
Charles de Courson craint à présent que "tous les gouvernements successifs s'engouffrent dans la brèche ouverte par le Conseil constitutionnel". Ce sera "aux parlementaires de voir s'il ne faut pas compléter la loi organique relative aux lois de financement de la Sécurité sociale pour empêcher cela", ajoute le député (Liot) de la 5e circonscription de la Marne.
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