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"On ne se démotive pas" : à Paris, les "gilets jaunes" font leur retour pour dénoncer la politique d'Emmanuel Macron

D'après le ministère de l'intérieur, 4 700 personnes ont participé aux cortèges de "gilets jaunes" en France samedi 7 janvier, dont 2 000 à Paris. Une mobilisation timide à trois jours de la présentation de la réforme des retraites. 

Article rédigé par franceinfo, Mathilde Dehimi - Hélène Langlois
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Mobilisation des gilets jaunes dans les rues de Paris samedi 7 janvier. (LE PARISIEN / ARNAUD JOURNOIS / MAXPPP)

Les "gilets jaunes" ont fait leur retour dans les rues de plusieurs villes de France samedi 7 janvier pour dénoncer l'inflation, l'utilisation de l'article 49-3 à l'Assemblée Nationale ou la réforme des retraites qui se profile. D'après les chiffres du ministère de l'Intérieur, 4 700 personnes ont défilé en France, dont 2 000 à Paris, bien loin de la déferlante de l'automne 2018.

Certains ont fait le déplacement depuis d'autres régions pour grossir le cortège. "Il y a plus de mouvement et d'impact à Paris", considère par exemple Nathalie, venue de Douai dans le Nord et déjà habituée aux mobilisations de "gilets jaunes" : "Je revendiquais déjà sur tout ce qui est taxe, essence, EDF, les bourses des étudiants aussi, l'alimentation... et aujourd'hui ça n'a pas changé."

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Les revendications sur le pouvoir d'achat restent les mêmes, auxquelles s'ajoutent la dénonciation de l'utilisation du 49-3 et de la réforme des retraites à venir, qui devraient relancer le mouvement d'après Jamel, l'un des organisateurs : "On ne se démotive pas. Au niveau visibilité on a perdu énormément de gens à cause de la peur des violences policières, il y a eu énormément d'arrestations abusives pour empêcher les camarades de venir manifester de nouveau. Il faut qu'on soit uni pour grossir un peu plus les rangs".

Des tentatives pour faire renaître le mouvement

Le mouvement se dit toujours apolitique. Dans le défilé, on voit flotter quelques drapeaux français, corses, antifas palestiniens, il y a des déçus de la gauche, de l'extrême droite... "Il faut qu'on réponde à la demande", explique Jean-Michel, qui se décrit comme militant insoumis et "gilet jaune", et qui réfléchit aux prochaines actions à venir à Abbeville. "Il faut qu'on s'organise pour faire quelque chose, peut-être en soirée, une retraite aux flambeaux, poursuit-il, on pense aussi faire le tour de la ville, en allant chez les boulangers qui nous ont aidé tout au début, ils nous amenaient du pain gratuitement, pour essayer de voir s'ils veulent qu'on se regroupe pour faire un bus quand ils vont faire la manifestation des artisans". 

Face à la peur du Covid-19 et des violences policières, Laurence revient après deux ans d'absence : "Les choses empirent de jour en jour, on ne peut plus payer ses factures, on ne peut plus vivre, qu'on travaille ou pas, qu'on soit à la retraite, qu'on soit profession libérale ou commerçant."

"Tout le monde est dans la même galère. Je pense qu'on prend toujours l'argent au même endroit et qu'il faudrait élargir l'assiette."

Laurence, "gilet jaune"

à franceinfo

Valérie vient en revanche pour la première fois. Elle s'est fabriqué un gros cœur rouge brisé en carton. "C'est la cassure, la France divisée en deux, explique-t-elleOn n'a pas un président exemplaire, ni son équipe. C'est un crime d'être pauvre ? À votre avis c'est qui le voyou ?" Déçue de la gauche, Valérie est passée à l'extrême-droite. Elle ne manifestera d'ailleurs pas aux côtés des syndicats contre la réforme des retraites, mais reviendra peut-être le samedi aux mobilisations des "gilets jaunes". 

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